Marikana : la police sud-africaine aurait fait venir des fourgons mortuaires avant la fusillade de 2012

Selon l’enquête en cours, la police sud-africaine aurait ordonné à des véhicules funéraires de se tenir en veille, avant la fusillade de la mine de Marikana qui a coûté la vie à 34 mineurs grévistes en août 2012.

Le 16 août 2012, 34 mineurs grévistes avaient perdu la vie sous le feu des policiers. © AFP/Stringer

Le 16 août 2012, 34 mineurs grévistes avaient perdu la vie sous le feu des policiers. © AFP/Stringer

Publié le 15 octobre 2013 Lecture : 1 minute.

Le lieutenant-colonel Duncan Scott, qui était en charge de coordonner l’opération de désarmement et de dispersion des mineurs grévistes, a révélé lundi 14 octobre sous interrogatoire que des responsables policiers avaient ordonnés que quatre fourgons d’une morgue publique aux abords de la ville minère de Rustenburg soient stationnés près de la colline de Marikana où les mineurs manifestaient. Selon lui, cette décision aurait été prise parce que les responsables voulaient que la police "boucle les mineurs". "Un seul véhicule a été envoyé. Il est arrivé avant qu’un coup de feu ne soit tiré", a précisé Scott.

Cette révélation est la dernière d’une série de découvertes retentissantes, ayant émergé de l’enquête. Le mois dernier, la commission d’enquête avait été brièvement reportée, afin de permettre aux enquêteurs d’étudier de nouvelles preuves saisies dans les disques durs d’ordinateurs de la police. Les documents accablants ont révélés que la police aurait falsifié et dissimulé des preuves quand ils avaient rendu compte de la fusillade.

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Abattus dans le dos

Le 16 août 2012, la police a ouvert le feu sur des mineurs grévistes de la mine de platine du géant minier Lonmin à Marikana, tuant 34 personnes et en blessant au moins 270, lors d’une grève pour des hausses de salaire.  La police a toujours maintenue qu’elle avait agi en état de légitime défense face à des mineurs armés. La fusillade a été décrite comme le  pire acte de violence depuis la fin de l’Apartheid en 1994. 

Des témoins ont également affirmé à la commission d’enquête que la police avait poursuivi et achevé des mineurs blessés, et que beaucoup avaient été abattus dans le dos. En une péripétie ubuesque, les survivants avaient été arrêtés le jour suivant pour le meurtre de leurs collègues, mais les charges avaient été rejetées.

Lundi, un tribunal a également ordonné au gouvernement sud-africain de payer les honoraires des avocats représentant les survivants, qui s’étaient retirés des audiences faute de pouvoir être rémunérés.
 

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