Décès de Bruno Metsu : « Une grosse perte pour le Sénégal »
L’ancien joueur et entraîneur français Bruno Metsu, qui avait mené le Sénégal en quarts de finale du Mondial 2002, est mort dans la nuit de lundi à mardi. Âgé de 59 ans, il était atteint d’un grave cancer contre lequel il luttait depuis plusieurs mois.
Atteint d’un cancer depuis plusieurs mois, Bruno Metsu, 59 ans, est décédé dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 octobre. "Il est décédé cette nuit à 03h30, a précisé l’un de ses proches, Hervé Beddeleem. Je suis retourné. Bruno avait tout pour être heureux, une carrière professionnelle exemplaire, un beau parcours, de l’argent, tout pour être heureux avec sa femme et ses enfants et puis le cancer l’a emporté, c’est incroyable".
Ancien milieu de terrain né à Coudekerque (Nord), Bruno Metsu a joué en première division française pour Valenciennes (1975-79), Lille (1979-81) et Nice (1981-82). Devenu entraîneur, il est revenu dans le Nord, à Lille (1992-93) puis Valenciennes (1993-94). En France, il a également entraîné Beauvais (1987-92) et Sedan (1995-98).
Mais c’est surtout comme sélectionneur en Afrique (Guinée, Sénégal) puis en Asie (Émirats arabes unis, Qatar) que Metsu s’est fait un nom. L’une de ses plus belles performances sur le banc reste la qualification des "Lions de la Teranga" sénégalais pour les quarts de finale du Mondial 2002 en Corée du Sud et au Japon, après avoir battu l’équipe de France, championne du monde et d’Europe en titre, en match d’ouverture (1-0). Cet exploit avait provoqué une explosion de joie dans les rues de Dakar.
Du Sénégal aux pays du Golfe
"C’est une grosse perte pour le Sénégal, Bruno Metsu n’a pas marqué que l’histoire du football sénégalais, mais l’histoire du Sénégal tout entier", a confié Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football.
Après ses succès sénégalais, Bruno Metsu avait entraîné divers clubs et sélections du Golfe, remportant en 2004 la Ligue des champions d’Asie avec Al-Aïn, et la Coupe du Golfe des nations avec les Émirats arabes unis en 2007.
"Je n’ai plus de larmes pour pleurer. C’est un frère qui a disparu, a déclaré Michel Rouquette, qui l’avait fait venir à Sedan et fut son adjoint à Al-Gharafa au Qatar. Je l’ai vu pour la dernière fois il y a quinze jours lorsqu’il est reparti à Dubaï. Et en l’embrassant, j’ai su que je ne le reverrais plus. Sportivement, il laissera la trace d’un entraîneur qui savait galvaniser ses troupes. Son côté play-boy avec ses longs cheveux lui ont donné une image laxiste, et à cause de cela il n’a jamais pu faire une grande carrière d’entraîneur en Europe. C’est dommage".
"Un infatigable globe-trotter du ballon rond"
"C’était un vrai passionné de foot, il laisse l’image d’un gagneur qui a réussi, je dirais, sur tous les continents avec une passion folle", a confié à la presse le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët. La ministre des Sports Valérie Fourneyron a elle rendu hommage à "celui qui ne renonce jamais, cet infatigable globe-trotter du ballon rond qui pousse toujours les autres à dépasser leurs limites".
En octobre 2012, il avait été contraint de quitter son poste d’entraîneur d’Al-Wasl à Dubaï, où il avait succédé à Diego Maradona, en raison de son état de santé. En juillet, il avait raconté dans un entretien à L’Équipe avoir appris de manière brutale qu’il souffrait d’un cancer en passant des examens après s’être senti mal après un match : "Je vais faire des analyses de sang et le gars m’annonce, sans y mettre les formes : ‘Vous êtes en phase terminale du cancer. Vous avez des cancers du colon, du foie et du poumon’. On m’a donné trois mois… Là, c’est un choc énorme".
(Avec AFP)
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