Nuits sonores à Tanger : l’électro à la conquête du Maroc

Tanger a accueilli du 3 au 6 octobre la première édition, au Maroc, du festival de musique électronique des nuits sonores. L’occasion de mettre en lumière l’émergence, malgré les obstacles culturels, d’une véritable scène « électro » underground marocaine.

Le festival des Nuits sonores compte bien renouveler l’expérience marocaine. © Laura Lafon

Le festival des Nuits sonores compte bien renouveler l’expérience marocaine. © Laura Lafon

Publié le 14 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Créé il y a tout juste dix ans, le festival des Nuits sonores de Lyon s’est imposé comme une référence mondiale en matière de musique électronique. Véritable marque, le festival n’hésite pas à s’exporter et a posé pour la première fois cette année ses valises au Maroc, à Tanger. "C’est une ville au patrimoine exceptionnel. On a vu la possibilité de l’utiliser et de le valoriser", explique Vincent Carry, le créateur des Nuits sonores. La ville, lieu de rendez-vous des artistes de la "beat generation" dans les années soixante, a été imprégnée par cette histoire. La plupart des concerts du festival ont eu lieu au musée de la Kasbah, à deux pas du café Hafa où, il y a 40 ans, les Rolling Stones tentaient de percer les secrets de la musique traditionnelle gnawa.

Si la richesse du patrimoine culturel a évidemment joué un rôle dans le choix de Tanger, l’objectif est aussi de donner un coup de pouce à une scène "électro" marocaine émergente.  "La scène au niveau marocain est assez importante et intéressante. Il y a plus de hip hop que d’électro mais globalement, il y a une attente forte de la jeunesse sur les musiques actuelles et notamment sur l’électro", explique Vincent Carry. Depuis quelques années, la musique électronique marocaine se structure. Des artistes comme Adil Hiani, 24 ans, originaire de Casablanca, commencent à se faire un nom en jouant à Berlin, Paris ou Ibiza, des grandes places de la musique électronique. L’image de l’électro reste toutefois trouble aux yeux de la population marocaine. "Pour une grande partie des Marocains, c’est une musique de  drogués", regrette Laurent Grumel, fondateur du label marocain Cosmo Record. "Mais les choses changent, ça va venir, on n’est pas pressé", nuance-t-il. En témoigne le bon accueil du festival auprès de la population locale : "La bonne surprise c’est que parmi les 4 000 personnes qui ont assisté au festival, les trois quarts étaient des jeunes Marocains", se félicite Vincent Carry.

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La Tunisie et l’Afrique du Sud en avance

Sur le continent, la musique électronique non commerciale reste marginale, faute de matériel informatique performant et de moyens d’accès à cette culture très internationalisée. Deux exceptions cependant, la Tunisie et l’Afrique du Sud. "La Tunisie est beaucoup plus développée que le Maroc au niveau de la musique électronique. Il y a beaucoup de promoteurs qui font de bonnes soirées depuis assez longtemps", constate le Dj marocain Adil Hiani. L’Afrique du Sud est devenue un haut lieu de la musique électronique à l’image de Durban, une des capitales mondiales de la house music. Le Maroc pourrait bientôt emboiter le pas de ces pays grâce à des initiatives comme le festival des Nuits sonores, un événement qui devrait s’installer à long terme à Tanger. "On est tombé amoureux de Tanger. L’objectif est de faire plusieurs éditions du festival ici", annonce le créateur de l’événement.

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>> Plus de renseignements sur le site internet du festival

 

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