Centrafrique : vote d’une résolution à l’ONU, Fabius à Bangui dimanche
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, effectuera une visite express en Centrafrique, le 13 octobre. Jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution examinant la possibilité d’envoyer des Casques bleus pour rétablir l’ordre.
Mis à jour le 11/10 à 10h00
C’est le premier déplacement d’un haut responsable européen en Centrafrique depuis l’arrivée de la Séléka au pouvoir. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se rendra, dimanche 13 octobre, à Bangui pour une visite express de quelques heures. Son avion atterrira à l’aéroport international M’Poko à la mi-journée.
Sur demande de la France, Kristalina Geogieva, la Commissaire européenne à l’aide humanitaire, sera également du déplacement. "Paris souhaitait associer l’UE à cette visite", explique un diplomate en poste à Bangui.
Rencontre avec Tiangaye et Djotodia
Après avoir visité un centre de pédiatrie, Laurent Fabius et Kristalina Geogieva rencontreront les trois autorités de la transition au palais de la Renaissance : le président, Michel Djotodia, le Premier ministre, Nicolas Tiangaye, et le président du Conseil national de transition, Alexandre-Ferdinant N’Guendet. "Faire une seule rencontre avec Tiangaye et Djotodia ensemble permet d’éluder la question de la reconnaissance du chef de l’État", remarque notre diplomate.
Le ministre français et la commissaire européenne se rendront ensuite à l’Archevêché de Bangui où ils s’entretiendront avec des représentants des différents cultes. Enfin, une réception sera organisée à l’ambassade France. Laurent Fabius y tiendra une brève allocution devant quelque 200 ressortissants français avant de répondre aux questions des journalistes centrafricains. Le chef de la diplomatie quittera la capitale centrafricaine en fin de journée après avoir passé en revue le "détachement Boali" basé à l’aéroport. Il doit se rendre au Cap, en Afrique du sud, pour participer à la visite d’État du président, François Hollande.
>> À lire aussi : Chaos en RCA, à qui la faute ?
La visite de Laurent Fabius intervient dans un contexte diplomatique chargé. Jeudi, la résolution de l’ONU sur la RCA a été votée par le Conseil de sécurité. Le texte insiste sur la dimension politique et le respect de la transition. Il est également question de renforcer le Binuca (le bureau des Nations unies sur place) dirigé par le général sénégalais Babacar Gaye. Son mandat est élargi. Il comprendra la mise en œuvre du processus de transition, la stabilisation de la situation sécuritaire, la défense des droits de l’homme et la coordination des acteurs internationaux.
Vers une mission de maintien de la paix ?
Enfin, la résolution donne 30 jours au Secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon, pour rédiger un rapport détaillé sur la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) et les conditions d’un soutien international. Le texte évoque même la possibilité que cette force soit remplacée par une opération de maintien de la paix.
>> À lire aussi : Centrafrique, vers une mise sous tutelle
La Misca existe officiellement depuis le 1er août. Mais le concept de l’opération, son mandat et son financement, est actuellement décidé à Addis-Adeba, où militaires de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (Ceeac), de l’Union africaine et des experts internationaux sont réunis. Les discussions d’Addis devraient notamment déboucher sur la nomination du chef de la Misca. Pour ne pas froisser les pays de la sous-région, il a été accordé à la Ceeac de décider de son identité. Les troupes de cette force devraient être portées à 3 600 soldats. Les éléments de la Fomac, plus de 2000 hommes, seront intégrées.
L’opération Misca sera ensuite mandatée par le conseil de sécurité de l’ONU. Cette deuxième phase devrait intervenir fin novembre-début septembre. Les Nations unies préciseront alors leur implication concrète dans la résolution de la crise centrafricaine.
De son côté, la France, en pointe sur le dossier, assure ne pas vouloir intervenir militairement comme elle a pu le faire au Mali. Le contingent sur place (410 hommes, principalement des Chasseurs alpins) pourrait être étoffé pour atteindre 700 à 1000 soldats. Mais son rôle devrait se borner à une aide logistique et de renseignement.
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Par Vincent Duhem
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