Desmond Tutu exhorte les États africains à ne pas quitter la CPI

Le prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu a exhorté les pays africains à ne pas quitter la Cour pénale internationale (CPI), disant que cela ferait du monde « un endroit plus dangereux », accusant le Kenya et le Soudan.

Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix en 1984 © AFP

Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix en 1984 © AFP

Publié le 10 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Desmond Tutu a notamment appelé l’Afrique du Sud et le Nigeria, les deux premières économies du continent, à soutenir la CPI, les exhortant à "prendre la parole et faire en sorte que les persécutés soient protégés par la CPI". "Nous vous appelons à mener la lutte contre les crimes contre l’humanité et maintenir l’Afrique dans la CPI", dit le texte, s’adressant tout particulièrement à Jacob Zuma, président Sud-Africain et à son homologue nigérian Goodluck Jonathan.

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"La terreur et la peur"

"Les dirigeants du Soudan et du Kenya, qui ont infligé la terreur et la peur dans leur pays, tentent de faire sortir l’Afrique de la CPI, ce qui leur donnerait la liberté de tuer, de violer, et d’inspirer la haine sans être inquiétés", a ajouté Tutu, qui fut nommé prix Nobel de la paix en 1984 pour son action contre l’apartheid.

Le président kenyan Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto sont actuellement poursuivis pour leur rôle présumé dans les violences politico-ethniques qui avaient suivi l’élection présidentielle de fin 2007, durant lesquelles plus de 1 000 personnes étaient mortes. En mai, l’UA avait demandé l’abandon des poursuites contre ces dirigeants fraîchement élus, mais la CPI avait malgré tout entamé le procès du vice-président et refusé de reporter celui de Kenyatta, prévu en novembre.

Acharnement "néo-colonial"

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Quant au président soudanais Omar el-Béchir, il fait l’objet de mandats d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide dans le conflit du Darfour, une vaste région de l’ouest du Soudan, mais il rejette ces accusations et refuse de se présenter devant le tribunal.

L’Union africaine dénonce un acharnement, qualifié de "néo-colonial", du tribunal de La Haye contre l’Afrique. En effet, depuis sa création en 1998, la CPI a inculpé une trentaine de personnes pour des crimes survenus dans huit pays d’Afrique : République démocratique du Congo, Centrafrique, Ouganda, Soudan (Darfour), Kenya, Libye, Côte d’Ivoire, Mali. Au total, 34 pays africains ont ratifié le Statut de Rome, fondateur de la CPI.

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(Avec AFP)

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