L’ONU invite le Rwanda à respecter ses engagements vis à vis de la RDC
En mission à Kigali, les représentants des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé, lundi, le Rwanda à respecter ses engagements pris lors de la signature de l’accord d’Addis-Abeba, en février. Un accord destiné à ramener la paix dans la région des Grands Lacs, particulièrement dans l’est de la RDC.
Le Rwanda doit contribuer à la pacification des Grands Lacs. C’est le message des membres du Conseil de sécurité dont une délégation s’est rendue à Kigali, le 7 octobre. "Les groupes armés doivent être éliminés et tous les pays de la région doivent faire tout ce qu’ils peuvent pour s’en débarrasser", a déclaré Samantha Power, la représentante des États-Unis au Conseil de sécurité, à l’issue d’une rencontre avec le président rwandais, Paul Kagamé.
Samantha Power fait partie de la délégation du Conseil de sécurité qui s’est rendue en RDC, puis au Rwanda, afin d’encourager les efforts de pacification dans l’est congolais. Une visite qui intervient quelques jours après la décision des États-Unis de suspendre leur aide financière et militaire au Rwanda.
Washington entendait ainsi sanctionner le recrutement d’enfants soldats par le Mouvement du 23-Mars (M23), une rébellion congolaise sévissant dans l’est de la RDC. L’ONU accuse avec insistance le Rwanda de soutenir le M23 et de chercher par ce biais à renforcer son influence dans cette zone riche en ressources minières. Ce que Kigali a toujours nié.
Des "engagements verbaux"
Après la rencontre entre la délégation des Nations unies et le président rwandais, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a assuré que "le Rwanda ne tolère pas que des enfants soient enrôlés dans un quelconque groupe armé".
Selon Samantha Power, Paul Kagamé a également répété son engagement pour les efforts de paix, réitérant son soutien à l’accord-cadre signé à Addis-Abeba le 24 février par les pays de la région (dont le Rwanda), qui s’engagent à ne soutenir aucun groupe armé dans l’est congolais, ainsi qu’aux négociations de Kampala (Ouganda) qui ont repris le 10 septembre entre Kinshasa et le M23 mais sont au point mort.
>> Lire aussi : RDC : l’avenir des rebelles du M23 en question à Kampala.
"Nous avons les engagements verbaux dont nous avons besoin", a dit Samantha Power, prévenant néanmoins : "ce seront les peuples et les pays de la région qui détermineront s’il y a la paix ou non". "C’est un très bon début mais nous avons déjà vu ce film une fois", a-t-elle ajouté. Samantha Power a expliqué que pour le moment, les forces congolaises et de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) étaient "en train de s’occuper du problème du M23, car le M23 a bombardé des civils".
Elle a précisé à l’attention du régime rwandais que les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ne seraient pas oubliés, car les militaires congolais et de la Monusco "ont très clairement fait comprendre qu’ils avaient également l’intention de s’en occuper".
(Avec AFP)
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