Infographie : top 14 des pays africains les plus libres sur internet
L’ONG américaine Freedom house a publié, début octobre, son rapport annuel sur la liberté sur internet dans le monde. Sur les soixante pays analysés par les chercheurs, quatorze sont africains. Alors qui sont les bons et mauvais élèves ? La réponse en infographie.
Sur près de 900 pages, un constat amère : la liberté sur internet est de plus en plus menacée à travers le monde. Le rapport de l’ONG américaine Freedom house, publié le 3 octobre, dresse un tableau sombre de la manière dont les États ont multiplié en 2012, pour la troisième année consécutive, les restrictions en ligne : prolifération des lois, règlements ou directives, surveillance tous azimuts, arrestation et intimidation des utilisateurs des réseaux sociaux (facebook, twitter, youtube, …).
Pour la quatrième édition de son rapport annuel, Freedom house a fait appel à plus de 70 chercheurs et experts. Objectif : passer au peigne fin toutes les "pratiques sur internet" relevées au cours de la période comprise entre mai 2012 et avril 2013 dans 60 pays retenus dont 14 sur le continent africain. L’Islande, l’Estonie, l’Allemagne, les États-Unis – qui ont perdu deux places au classement suite aux révélations d’Edward Snowden – et l’Australie occupent le top 5 du classement, en tant que pays où l’internet est le plus libre dans le monde.
>> Lire aussi : Afrique du Sud, Maurice, Sénégal… : l’Afrique sur la voie de l’innovation.
L’Afrique du Sud, 13e mondiale, est le pays africain le plus libre sur la Toile. Et ce malgré la polémique suscitée par "The Spear", le tableau de l’artiste sud-africain Brett Murray montrant le président Jacob Zuma le sexe à l’air, exposé le 22 mai 2012 dans la galerie de Johannesburg et mis en ligne sur le site City press. "La liberté sur internet des médias est généralement respectée [dans le pays], note le rapport. Le contenu politique en ligne n’est pas censuré, les blogueurs et les créateurs de contenu sur le net ne font pas non plus l’objet d’une surveillance spécifique pour leur activité en ligne."
Dans l’actif de l’Afrique du Sud, le rapport "Freedom on the Net 2013" relève également qu’entre 2012 et début 2013, les deux tentatives visant à restreindre les libertés sur internet ont été déclarées anticonstitutionnelles. Une "limitation injustifiée de la liberté d’expression", selon les juges constitutionnels sud-africains.
"Partiellement libre"
Derrière l’Afrique du Sud pointe le Kenya (15e mondial), deuxième pays africain respectant la liberté sur internet. Plus loin suivent le Nigeria (18e mondial), l’Angola (21e), l’Ouganda (22e), la Tunisie (27e), le Malawi (28e), le Maroc (29e), la Libye (32e), le Rwanda (36e), le Zimbabwe (42e) et l’Égypte (45e) qui se retrouvent tous dans la deuxième catégorie du classement regroupant les États qui respectent "partiellement" la liberté sur le Net.
Nouvelle entrée dans le classement, le Soudan (48e mondial) est projeté dans la zone rouge. Le pays d’Omar el-Béchir fait partie des États où la liberté sur internet est inexistante. Au cours de ces douze derniers mois, marqués notamment par le mouvement de contestation contre le régime en place, de nombreux blogueurs et journalistes en ligne ont été harcelés, voire arrêtés, et des sites d’information bloqués. Un projet de loi a été déposé au gouvernement pour restreindre davantage la liberté sur d’expression sur internet. En septembre 2012, souligne le rapport, le pouvoir soudanais avait même bloqué momentanément Youtube à la suite de la publication d’une vidéo jugée "anti-islam".
"Filtrage internet"
Autre pays dans la zone rouge : l’Éthiopie (56e mondial). Malgré un taux de pénétration de 1 % – un des plus faibles du monde, "le pays maintient un système de contrôle strict sur les médias en ligne" : il est, à ce jour, "l’unique État en Afrique subsaharienne à avoir mis en place le filtrage internet au niveau national", s’alarment les experts de Freedom house.
Depuis fin 2012, avec la fin du contrat de gestion de France Télécom, l’État éthiopien conserve le monopole dans le domaine de la télécommunication. Conséquence : le pouvoir contrôle tout. Des arrestations des journalistes en ligne ne cessent d’augmenter, des sites d’infos et des blogs sont souvent bloqués. Il en est de même de certaines pages Facebook ou comptes Twitter et Youtube.
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Par Trésor Kibangula
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