Centrafrique : selon son commandant, « la Fomac est prête à employer la force pour désarmer la Séléka »
Renforcée par l’arrivée de quelque 400 soldats tchadiens, la Fomac (la Force multinationale de l’Afrique centrale) a pris, ce week-end, la direction des opérations de désarmement des éléments de l’ex-rébellion Séléka à Bangui. Son commandant, le général Jean-Félix Akaga, assure « Jeune Afrique » de sa détermination.
JEUNE AFRIQUE : Où en sont les opérations de désarmement de la Séléka ?
Jean-Félix Akaga : Une première phase avait commencé au mois de juillet. Elle était à l’époque opérée par la Fomac et des éléments de l’ex-rébellion. Avec la nomination du nouveau ministre de la Sécurité [Josué Binoua, NDLR], une deuxième phase a débuté. Elle a été conduite pendant les deux premières semaines de septembre par les forces centrafricaines de défense. Comme les résultats n’ont pas été à la hauteur, la Fomac a décidé de reprendre les choses en main et d’entamer un désarmement à grande échelle.
En quoi consiste cette nouvelle étape ?
Nous avons entamés ces opérations ce week-end. Elles prendront du temps. Cette phase sera accompagnée de fouilles systématiques de domiciles ou d’endroits qui nous seront signalés.
Que vont devenir les soldats de l’ex-Séléka?
Ils seront renvoyés dans les sites de cantonnements prévus par l’État centrafricain.
Comment réagissent-ils au désarmement ?
Certains n’ont-ils pas quitté la capitale et ses environs pour se cacher ?
C’est exact. Mais ils ne font que retarder l’échéance. Bangui n’est qu’une étape. Nous irons bientôt à l’intérieur du pays. Compte-tenu de la configuration de la Centrafrique, ils ne pourront jamais rester en province bien longtemps.
Jean-Félix Akaga (à g.) et Michel Djotodia à Bangui, le 15 janvier 2013.
©AFP
Comment accueillez-vous l’arrivée de plusieurs centaines de soldats tchadiens en renforts ?
Je l’ai demandé et je l’approuve. C’est vrai qu’il y a une polémique autour des forces tchadiennes, certains les accusent de ne pas jouer le jeu et de favoriser les Séléka. Pour ma part, je suis satisfait de leur travail. Ils participent d’ailleurs aux opérations de désarmements.
Quelle est la situation à Bossangoa et dans ses environs, où des affrontements sanglants ont eu lieu début septembre ?
Sait-on aujourd’hui précisément qui est derrière ces troubles ?
Pas vraiment. Nous pensons que ce n’est pas une structure très organisée qui pourrait menacer la sécurité de toute la région. Les exactions ont d’abord été le fait de communautés d’autodéfense. Beaucoup se sont ensuite attribué leur paternité. On a parlé de combattants de l’APRD [Armée populaire pour la restauration de la démocratie, active dans la région jusqu’en 2011, NDLR], d’hommes d’Abdoulaye Miskine [Arrêté au Cameroun, le , NDLR]. On a également dit que des Séléka centrafricains avaient affrontés des Séléka étrangers. Mais, à ce stade, tout cela reste de la spéculation. Cette zone est le refuge de nombreux bandits : des coupeurs de route, des braconniers, etc…
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Propos recueillis par Vincent Duhem
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