Naufrage à Lampedusa : au moins 130 morts, deuil national en Italie

Une embarcation transportant environ 500 migrants originaires de la Corne de l’Afrique a fait naufrage au large de la petite île de Lampedusa (Sicile). Au moins 130 personnes ont péri, selon un bilan provisoire. L’Italie a annoncé la proclamation d’un deuil national.

Des corps des victimes du naufrage, alignés sur le port de Lampedusa, le 3 octobre. © AFP

Des corps des victimes du naufrage, alignés sur le port de Lampedusa, le 3 octobre. © AFP

Publié le 3 octobre 2013 Lecture : 4 minutes.

Mis à jour à 17h35

17h35 – Á la suite du naufrage de l’embarcation transportant des migrants clandestins, 93 personnes ont péri. Selon l’agence de presse Ansa, 40 autres corps ont été trouvés dans l’épave du bateau.

la suite après cette publicité

Le vice-Premier ministre italien a déclaré que le drame est "européen, pas seulement italien". Le compte Twitter du Palais Chigi où siège la présidence du Conseil des ministres en Italie, a annoncé qu’un "deuil national allait être proclamé".

Le bilan du naufrage s’alourdit d’heure en heure. Selon les déclarations d’un porte-parole des garde-côtes, le bilan provisoire de la catastrophe est passé à 92 morts et 151 rescapés. "Pour le moment nous avons 92 morts et 151 rescapés. Mais ils étaient plus nombreux que ça sur le navire. Les recherches sont encore en cours, pour retrouver des rescapés", a-t-il déclaré alors que l’espoir de retrouver des survivants s’amenuisait, les passagers ayant passé plus de six heures dans l’eau.

C’est un nouveau drame de l’immigration qui se joue aux porte de l’Europe. Une embarcation transportant quelque 500 immigrés a fait naufrage au large de l’île de Lampedusa. Les sauveteurs des garde-côtes et de la police douanière avait ramené à terre 62 corps à 11H00 (09H00 GMT). Ces derniers, cités par des médias, ont indiqué qu’ils avaient pu récupérer vivants plus de 150 passagers sur les quelque 450 à 500 sur l’embarcation.

la suite après cette publicité

Dans la matinée, sur la chaîne en continu Sky TG24, le maire de l’île Giusi Nicolini a précisé que plusieurs "enfants en bas âge" et des femmes figuraient parmi les victimes. "Il faut que les caméras de télévision viennent ici, montrent les cadavres, sinon c’est comme si ces tragédies n’existaient pas", a réclamé la maire de l’île, très affectée par ce nouveau drame.

la suite après cette publicité

Le pape Fraçois parle de "honte"

À la fin d’un discours dans lequel il évoquait l’encyclique Pacem in Terris (1963) du pape Jean XXIII et les défis de la paix d’aujourd’hui, le pape a ajouté : "je ne peux pas ne pas évoquer les nombreuses victimes de cet énième naufrage. La parole qui me vient en tête est la honte. C’est une honte", a-t-il lancé, interrompu par les applaudissements des membres du Conseil pontifical Justice et paix, réunis avec leur cardinal ghanéen Peter Turkson.

"Prions Dieu pour qui a perdu la vie, des hommes, des femmes, des enfants ! Prions Dieu pour leurs familles et tous les réfugiés (…) Seule une collaboration déterminée peut permettre d’éviter de telles tragédies", a-t-il ajouté.  Quelques heures après le drame, le pape a aussi tweeté en neuf langues à ses neuf millions de "followers" : "Prions Dieu pour les victimes du tragique naufrage au large de Lampedusa".

>> À lire : À Lampedusa, le pape François fustige "l’indifférence" du monde face au sort des migrants

Les passagers du navire qui "transportait environ 500 migrants" ont allumé des feux de détresse pour signaler leur présence à des navires marchands, a expliqué Giusi Nicolini. Le navire, en raison de la présence de fioul, a pris feu et a coulé. "Ils sont dans l’eau depuis l’aube ce matin", a expliqué la même source.

Les migrants naufragés seraient pour la plupart originaires de Somalie, selon le responsable de l’assistance sanitaire à Lampedusa, Antonio Candela. Ils ont d’abord été secourus par des bateaux de tourisme "alertés par les cris" des migrants. Selon les enquêteurs, le bateau serait parti de Libye.

Capture d’écran d’une vidéo des garde-côtes italiens montrant les rescapés du naufrage, au matin du 3 octobre 2013 à Lampedusa. © AFP

Drames réguliers

Des dizaines voire des centaines d’immigrés se trouveraient encore dans l’eau, devant l’île de Lampedusa qui est plus proche des côtes nord africaines que du reste de la Sicile.

Alertés par des bateaux de pêche qui se trouvaient dans la zone, les autorités ont déployé deux vedettes, l’une des garde-côtes et l’autre de la police douanière, pour venir en aide aux immigrés. Des hélicoptères et d’autres moyens aériens sont également mobilisés.

Autre capture d’écran d’une vidéo des garde-côtes italiens montrant des rescapés. © AFP

Ce nouveau drame arrive après que trois immigrés, pour la plupart Erythréens, se sont noyés lundi en tentant de rejoindre la côte près de Raguse (sud-est de l’île principale de Sicile). Ils auraient sauté ou été jetés par des passeurs d’une embarcation transportant environ 200 migrants et réfugiés.

Dans la nuit de mercredi à jeudi un bateau transportant 463 migrants, provenant apparemment de Syrie, a également débarqué, a indiqué M. Candela. Début août, un drame semblable s’était produit sur une plage de Catane (est de la Sicile) quand six Égyptiens s’étaient noyés en pensant être arrivés à terre, quand leur embarcation s’était ensablée non loin du rivage.

Plus de 22 000 migrants ont été débarqués en 2013 sur les côtes du sud du pays (Sicile et Calabre surtout), soit près de trois fois plus que sur l’ensemble de 2012.

(Avec AFP)

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires