Soudan : arrestation de Dalia el-Roubi, militante contestataire et employée à la Banque mondiale

Les autorités soudanaises ont lancé la traque des meneurs du mouvement de contestation qui secoue le Soudan depuis plus d’une semaine. Dalia el-Roubi, employée de la Banque mondiale à Khartoum, fait partie des militants contestataires aux arrêts. Une information confirmée mercredi par son époux.

Des manifestants contre l’augmentation du prix du carburant à Khartoum, le 23 septembre 2013. © AFP

Des manifestants contre l’augmentation du prix du carburant à Khartoum, le 23 septembre 2013. © AFP

Publié le 3 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Face au mouvement de contestation en cours au Soudan, les autorités répondent par une campagne d’arrestations. Dalia el-Roubi, militante contestataire mais aussi employée de la Banque mondiale au Soudan, a été arrêtée le 30 septembre par huit officiers des forces de sécurité venus la chercher à son domicile où ils ont également saisi une caméra et un appareil photo numérique, a annoncé mercredi son époux Abdelrahmane Elmahdi.

Une amie de la militante, Rayan Shaker, qui participe aussi à la contestation, a été également arrêtée en même temps, mais aucune raison n’a été donnée pour les deux arrestations, a précisé le mari.

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"À ce jour, nous n’avons aucune information sur ce qu’elle est devenue, ni son lieu de détention ni dans quel état elle est", a-t-il ajouté, rappelant que Dalia el-Roubi, mère de trois enfants, n’était membre d’aucun parti politique, mais qu’elle faisait partie du "mouvement de jeunesse", et d’un mouvement nommé "Le Changement maintenant pour le Soudan".

Selon lui, son épouse, très active sur les réseaux sociaux, avait participé à une manifestation le weekend dernier, à l’occasion des funérailles de Salah Sanhouri, un pharmacien abattu pendant une manifestation.

Personne n’a souhaité faire de commentaire au bureau de la Banque mondiale où elle travaille habituellement comme spécialiste des communications.

Réaction excessive

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Après les manifestations qui ont débuté il y a dix jours, sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir du président Omar el-Béchir en 1989, les autorités ont indiqué avoir arrêté des centaines de "criminels". Le gouvernement affirme avoir été contraint d’intervenir la semaine dernière en raison de la violence des manifestations citant notamment des attaques contre des stations-service et des locaux de la police.

Un bilan officiel fait état de 34 morts. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont rapporté plus de 50 morts les 22 et 23 septembre, principalement dans la région de Khartoum.

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La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont dénoncé une réaction excessive des autorités. En visite à Khartoum, le diplomate britannique Simon Fraser a exprimé devant la presse les préoccupations de son pays concernant "les nombreuses arrestations (…) notamment d’un grand nombre de journalistes et de militants".

Simon Fraser a par ailleurs appelé à une "accélération" d’un dialogue national que le président Béchir avait appelé de ses vœux en avril. "Cela exige l’engagement de toutes les parties, et en particulier du gouvernement", a déclaré le diplomate britannique.

(Avec AFP)

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