Mondial 2014 : les Éthiopiens veulent croire en leur étoile
La sélection éthiopienne de football va tenter de décrocher sa première qualification à une phase finale de Coupe du monde face au Nigeria. À Addis-Abeba, tout le monde veut croire à l’exploit et attend avec impatience le match aller, qui aura lieu à domicile le 13 octobre.
Dans son taxi bleu et blanc brinquebalant, Fakrew, la trentaine joviale, est intarissable lorsqu’on commence à parler football. "Vous savez, ici, tout le monde prie jour et nuit pour que l’Éthiopie se qualifie, s’exclame-t-il. On attend ça depuis tellement longtemps !”
En lice pour le dernier tour de la zone Afrique avant le Mondial 2014 au Brésil, les Walya (en référence au bouquetin d’Abyssinie) éthiopiens tenteront de se qualifier pour la première Coupe du monde de leur histoire face au Super Eagles nigérians. Le match aller se tiendra le dimanche 13 octobre au stade d’Addis-Abeba, le retour le 16 novembre à Calabar, au Nigeria.
Davantage réputée pour ses coureurs de fonds supersoniques que pour ses footballeurs, l’Éthiopie, après de longues années de disette, revient progressivement sur le devant de la scène footbalistique continentale. En 2013, l’équipe nationale, entraînée par le sélectionneur Sewnet Bishaw, s’est qualifiée pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) après 31 ans d’absence. Quelques mois plus tard, les Walya confirmaient leur bonne forme en décrochant – aux dépends de l’Afrique du Sud – leur place dans le dernier round du tournoi de qualification africain pour le Mondial 2014.
"Style imprévisible"
Comme la course à pied, le football est un sport très populaire en Éthiopie. À Addis-Abeba, il n’est pas rare de voir, comme dans de nombreuses métropoles africaines, des gamins taper dans le ballon. Il est aussi fréquent de croiser le maillot jaune, vert et rouge de l’équipe nationale sur les épaules des passants. "Je venais d’arriver à Addis quand la sélection s’est qualifiée pour la CAN, se rappelle une journaliste étrangère installée dans la capitale. Ça fait plus d’un an que je suis là et je n’ai jamais revu une telle folie : il y avait du monde partout, toutes les routes étaient bloquées.”
Boostés par les bons résultats des Walya, les Éthiopiens rêvent d’un exploit face aux favoris nigérians. "Nous ne sommes qu’à 190 minutes de la Coupe du monde, poursuit Fakrew. On a pas le droit de laisser passer cette occasion !” Dans un bar du centre-ville, près de Meskel Square, Bereket et ses amis débattent autour d’une table couverte de bières locales. Eux veulent aussi y croire. "C’est compliqué pour les équipes adverses de venir jouer ici, à cause de l’altitude (la capitale éthiopienne se situe entre 2 300 mètres et 2 600 mètres, NDLR). Il faudra donc absolument gagner le premier match et serrer les dents au deuxième”, analyse l’un d’entre eux, fan du FC Barcelone.
À des milliers de kilomètres de là, les Nigérians ne prennent pas le petit poucet éthiopien à la légère. Le sélectionneur des Super Eagles, Stephen Keshi, a récemment déclaré qu’il se méfiait du "style imprévisible" de ses futurs adversaires. "Ce ne sera pas facile", a-t-il ajouté, se souvenant de sa dernière confrontation contre l’Éthiopie, lors de la CAN 2013. Les Nigérians l’avaient alors emporté 2-0, à l’issue d’un match âprement disputé.
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Benjamin Roger, à Addis Abeba
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