Côte d’Ivoire : la CPI réclame Charles Blé Goudé, Abidjan réfléchit
La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé mardi avoir émis un mandat d’arrêt contre Charles Blé Goudé, un proche de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo. À Abidjan, les autorités affirment qu’elles donneront une réponse le « moment venu ».
Après avoir refusé de remettre l’ex-première dame Simone Gbagbo à La Haye, les autorités ivoiriennes réfléchissent désormais sur la réponse à réserver à la nouvelle requête de la Cour pénale internationale (CPI) concernant un autre proche de l’ancien président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, également poursuivi pour crimes contre l’humanité.
"Abidjan répondra le moment venu à la CPI qui a annoncé mardi [1er octobre] avoir émis un mandat d’arrêt contre Charles Blé Goudé", a déclaré Bruno Koné, porte-parole du gouvernement. "On ne va pas s’engager sur des délais", a-t-il renchéri, affirmant que son pays a bien pris acte de la décision de la CPI.
Charles Blé Goudé, accusé des chefs de meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, est actuellement en détention en Côte d’Ivoire.
"Chaque cas est particulier"
Ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo et chef des jeunes patriotes, milices pro-Gbagbo parfois extrêmement violentes, il avait été arrêté le 17 janvier au Ghana après plus d’un an et demi de cavale et extradé dès le lendemain vers la Côte d’Ivoire où il est détenu. La justice ivoirienne l’avait inculpé dès le 21 janvier notamment de crimes de guerre, mais aussi d’assassinats, vols en réunion, dégradation et destruction de biens d’autrui.
Charles Blé Goudé est la troisième personne suspecte d’être à l’origine des violences postélectorales qui ont déchiré la Côte d’Ivoire en 2010 et 2011, après le président Laurent Gbagbo et sa femme Simone.
Dans une période post-conflit où le régime d’Alassane Ouattara est accusé de pratiquer une justice des vainqueurs, aucune figure de son camp n’ayant été inquiétée pour les graves crimes commis durant la dernière crise, la réaction d’Abidjan sera scrutée par l’opposition.
"Chaque cas est particulier. Nous ne voulons pas entrer dans une logique de réponse globale. Nous garderons toujours en vue l’objectif de réconciliation nationale et d’autre part le rejet de l’impunité. C’est tout cela qui devra être apprécié avant de donner une réponse à la CPI", a expliqué Bruno Koné.
(Avec AFP)
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