Suspicions de détournements de fonds dans les fondations caritatives de Mandela

Plusieurs associations caritatives fondées par Madiba sont dans le viseur de la justice sud-africaine. Dernier rebondissement en date : un compte en banque secret appartenant au Nelson Mandela Children’s Fund aurait été découvert.  

Nelson Mandela lors d’une réunion de la Fondation Mandela à Johannesbourg, le 7 décembre 2005. © AFP

Nelson Mandela lors d’une réunion de la Fondation Mandela à Johannesbourg, le 7 décembre 2005. © AFP

Publié le 1 octobre 2013 Lecture : 3 minutes.

Le Mail and Guardian a révélé, mardi 27 septembre, qu’un compte en banque qui appartiendrait au Nelson Mandela Children’s Fund est sous le coup d’une enquête de la Direction sud-africaine de l’Investigation des Crimes Prioritaires (DPCI). Une découverte qui intervient trois semaines après le lancement par la même DCPI d’une autre enquête de grande ampleur sur de possibles détournements dans des associations caritatives fondées par Madiba.

Il s’agit de la Nelson Mandela Foundation, du Nelson Mandela Children’s Fund et du Nelson Mandela Trust, qui ont été sommés de livrer tous les documents ayant trait à leurs finances. Mais les "faucons" (surnoms des experts de la DPCI) se concentreraient désormais sur le compte ouvert  il y a cinq ans par le Nelson Mandela Children’s Fund à Nedbank. Laquelle a refusé de confirmer l’information.

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Des sources au sein de l’institution policière révèlent que le compte en question est soupçonné d’avoir servi à des activités frauduleuses. Et ajoutent que ni l’identité de la personne qui a ouvert le compte ni les raisons de sa création n’ont été formellement établis.

Audit suspect

Sibongile Mkhabela, la directrice exécutive du Nelson Mandela Children’s Fund a refusé de répondre aux questions du Mail and Guardian. Son porte-parole, Oupa Ngwenya, a quant à lui déclaré que l’activité du seul compte en banque du Fonds était détaillée dans son rapport public annuel 2012-2013. L’existence de ce compte en banque avait cependant été déjà pointée du doigt par la firme d’audit PwC dans un rapport sur l’état financier du Fonds, plus tôt cette année.

D’après le document, "durant l’actuelle année financière (2012-2013), un compte en banque précédemment non-identifié a été découvert. L’identité de la personne qui a ouvert ce compte, ainsi que la date de son ouverture sont inconnues… Cela suppose que d’autres comptes en banques ont pu être ouverts à l’insu de tous." 

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La découverte du compte par PwC n’a pourtant pas été indiquée dans le rapport annuel du Nelson Mandela’s Children Fund. La porte-parole de PwC, Sanchia Temkin, n’a pas pu répondre aux questions du Mail and Guardian, invoquant le secret professionnel.

Détournement et fraudes

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Le capitaine Paul Ramaloko, porte-parole de la DPCI, a simplement déclaré que son département suivait diverses pistes dans une enquête sur le possible détournement de 15 millions de Rand (1, 5 millions de dollars ou 1,1 millions d’euros) dans les fondations de l’ancien président sud-africain. Il a ajouté que, vu la célébrité et la réputation internationale de Nelson Mandela, chaque détail serait examiné pour faire la lumière sur cette affaire.

L’enquête sur le détournement présumé de fonds appartenant aux associations portant le nom du prix de Nobel de la paix 1993 est lié à une affaire de fraude, faux et usage de faux concernant l’ancien avocat et ami de Mandela, Ismail Ayob, ainsi que la femme décédée de ce dernier, Zamila, et son partenaire Ross Calder.

En traçant les millions disparus, la DPCI espère prouver que la compagnie de M. Ayob, Magnifique, a pu établir un marché avec la compagnie publicitaire Concept (détenue par Calder) pour vendre, principalement aux États-Unis, des impressions d’œuvres d’arts de Mandela, à 50 000 rands pièce (5 000 dollars) dans le cadre d’un projet nommé "Touch Mandela".

Magnifique aurait ainsi reçu 3 millions de rands (300 000 dollars) pour les droits de vente et 10 millions (1 million de dollars) d’avance sur profits. Ismail Ayob  n’a pas souhaité répondre aux questions du Mail and Guardian.
 

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