Guinée : l’opposition menace de rejeter les résultats des législatives

L’acheminement des procès-verbaux (PV) des bureaux de vote pour le comptage des voix des législatives du 24 septembre se poursuivait, mardi. Dénonçant « un tripatouillage électoral’, les principaux chefs de l’opposition ont annoncé qu’ils n’accepteraient pas les résultats du scrutin.

Les chefs de l’opposition guinéenne, le 30 septembre 2013, à Conakry. © AFP

Les chefs de l’opposition guinéenne, le 30 septembre 2013, à Conakry. © AFP

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Publié le 1 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

La date de la publication par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) des résultats officiels provisoires des législatives du 24 septembre n’est pas encore connue, mais la tension est déjà palpable. L’acheminement des procès-verbaux (PV) des bureaux de vote pour le comptage des voix se poursuivait, mardi 1er octobre, a affirmé une source à la Ceni.

"Nous n’avons pas encore reçu tous les PV des bureaux de vote", dans le pays et à l’étranger, a-t-ell affirmé. Lundi soir, les principaux chefs de l’opposition s’étaient réunis pour dénoncer par avance une manipulation des suffrages par le pouvoir. "L’opposition n’acceptera pas les résultats d’un tripatouillage électoral tel que nous sommes en train de le vivre. Si aucune correction n’est apportée, nous dénoncerons ce processus et déciderons des actions à mener", a affirmé l’ancien Premier ministre, Sidya Touré.

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Lors d’une conférence de presse, Sidya Touré était notamment accompagné des anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté et Jean Marie-Doré. Il a fait "un constat alarmant" du décompte des voix, accusant le pouvoir d’avoir organisé des "votes multiples sous la botte de l’armée en Guinée forestière" (Sud) et d’avoir mis en place des "commissions parallèles" de recensement des voix en "falsifiant des procès-verbaux" à Kankan (est) et Siguiri (nord-est).

Résultats consolidés

"Si eux (les partis d’opposition) ont des résultats qu’ils contestent, nous n’en savons rien", a réagi le chef du département juridique de la Commision électorale, Amadou Kébé, après la déclaration des chefs de l’opposition. "C’est une fois que nous aurons les résultats qui ont été consolidés à notre niveau que nous allons prendre en compte les contestations", a-t-il poursuivi.

La Ceni a répété à plusieurs reprises qu’elle n’avait encore publié aucun résultat depuis samedi, mais la diffusion de chiffres non officiels a déjà provoqué à Conakry des manifestations de militants du pouvoir et de l’opposition. "Tout le monde est branché sur la Ceni, il y a beaucoup de spéculations et des (partis) s’attribuent des résultats" qui ne sont pas officiels, a indiqué, mardi, une source à la Commission électorale.

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"Amateurisme"

Pour Mamadou Aliou Barry, président de l’Observatoire national de la démocratie et des droits de l’Homme, avec cette "longue attente, on paie l’amateurisme de la Ceni" qui devrait, à ce stade, pouvoir publier des résultats.

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Avant le scrutin, l’opposition avait reproché au président de la Ceni, Bakary Fofana, d’être proche du pouvoir, et à la Commission d’avoir mis en place un fichier et un découpage électoral favorable au Rassemblement pour la Guinée du président Alpha Condé.

Plus de cinq millions de Guinéens dans le pays et à l’étranger, étaient appelés à voter pour les législatives du 28 septembre (114 sièges de députés à pourvoir), les premières depuis onze ans. Le scrutin s’est déroulé sans incident majeur.

(Avec AFP)

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