L’avenir de l’Afrique au centre des débats à Addis-Abeba
La Conférence régionale africaine sur la population et le développement s’est ouverte lundi à Addis-Abeba. Pendant une semaine, experts et dirigeants venus en Éthiopie des quatre coins du continent étudieront comment poursuivre, après 2014, les objectifs fixés il y a vingt ans par la CIPD (Conférence internationale sur la population et le développement).
C’était en septembre 1994, au Caire. 179 gouvernements du monde entier s’engageaient, lors de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), à mettre en oeuvre, pendant vingt ans, une politique de développement fondée sur le respect des droits humains.
En Afrique, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), en collaboration avec l’Union africaine (UA) et le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), veille depuis à ce que ces objectifs se concrétisent en réalités régionales et ne restent pas lettre morte.
Des dizaines d’experts de ces institutions supranationales, des représentants de la société civile, et les délégations de 45 pays membres sont actuellement réunis à Addis-Abeba, à l’occasion de la Conférence régionale africaine sur la population et le développement, pour définir comment poursuivre cette politique globale de développement après 2014. Du 30 septembre au 4 octobre, ils tireront le bilan des vingt années passées puis tenteront d’adopter une position commune face aux futurs défis du continent en matière de démographie et de développement. Plusieurs mesures concrètes sont attendues pour la fin de la semaine, après une réunion des ministres de tutelle de la plupart des pays africains. Les conclusions de cette conférence d’Addis-Abeba seront reprises lors d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU consacrée à l’avenir mondial de la CIPD, prévue en septembre 2014 à New-York.
Une démographie dynamique
La mise à profit du dividende démographique continental sera le principal enjeu de la semaine. Le nombre d’habitants en Afrique est passé de 703 millions en 1994 à une projection de 1,2 milliards en 2014. Cette population en forte augmentation est jeune, avec un âge médian d’environ 20 ans contre 30 ans pour le reste de la planète. Lors de son discours d’ouverture, Abdalla Hamdok, secrétaire exécutif adjoint de la CEA, n’a pas manqué de souligner la "grande force" économique et politique que représente cette démographie dynamique pour les années à venir.
Tout en saluant les progrès "remarquables" effectués par le continent aux niveaux économique et institutionnel, Abdalla Hamdok a également indiqué que beaucoup restait à faire, notamment en matière de respect des droits humains, de santé, ou encore d’égalité des sexes. Avant de céder le perchoir aux différents experts, le secrétaire exécutif adjoint de la CEA a solennellement rappelé que "la population de notre grand continent [comptait] sur nous pour la faire parler d’une voix puissante sur la scène mondiale". Et a conclu, d’un clin d’oeil historique, qu’il n’y avait pas de "meilleur moment que maintenant", cinquante ans après la création de l’Organisation de l’Union africaine (OUA).
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Benjamin Roger, envoyé spécial
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