Côte d’Ivoire – Niamien N’Goran : « Le PDCI a encore besoin de Bédié pour les batailles futures »

Niamien N’Goran, le président du Comité d’organisation du 12e Congrès du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), qui se tient du 3 au 5 octobre à Abidjan, livre son analyse des enjeux d’un événement crucial pour l’avenir de la plus vieille formation politique du pays.

N’Goran : « Tous les candidats à la direction du PDCI se sont engagés à ne pas le quitter. » © DR

N’Goran : « Tous les candidats à la direction du PDCI se sont engagés à ne pas le quitter. » © DR

Publié le 30 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Le PDCI-RDA s’apprête à organiser son 12e congrès, plus de onze après celui d’avril 2002, alors que les textes prévoient la tenue d’un rassemblement tous les cinq ans. N’y a-t-il pas là un dysfonctionnement ?

Niamien N’Goran : Non, ce n’est pas un dysfonctionnement. Effectivement, ce 12e congrès au thème évocateur « le PDCI-RDA face aux nouveaux défis : renouveau, rajeunissement et renaissance » – a pour objectif de lancer une vaste réforme au sein des organes du parti, en vue de sa redynamisation. C’est l’une des plus anciennes formation sur le continent, après l’ANC de Nelson Mandela. S’il n’y a pas eu de congrès pendant plus de 10 ans, c’est parce que la Côte d’Ivoire a plongé dans une grave crise, en septembre 2002, suite à l’éclatement de la rébellion dans le nord du pays. La scission du pays entre le nord et le sud, ajoutée à l’état de belligérance, n’ont pas permis l’organisation du congrès qui draine plus de 16 000 personnes.

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Ce sera un congrès sous tension, dans la mesure où plusieurs ténors comme le secrétaire général Alphonse Djédjé Mady, mais aussi le président de la Jeunesse, Kouadio Konan Bertin, contestent la candidature du président Henri Konan Bédié, qu’ils estiment impossible au regard des textes du parti…

Cette question s’est effectivement posée, car depuis le 10e congrès, il a été introduit une disposition stipulant que pour être candidat, il fallait avoir entre 40 et 75 ans, alors que le président Bédié en a 79. Mais nous avons organisé un conclave des 3 120 secrétaires de sections qui ont décidé de permettre une candidature de Bédié. Mieux, nous avons tenu un pré congrès dans les différentes régions du pays. Ce processus a abouti à la suppression de la mention du critère de l’âge. Et une motion a été votée pour demander au président Bédié de rester le chef du parti, car le PDCI a encore besoin de lui pour les batailles futures. De toute façon, au cours de ce congrès qui réunira de 4 000 à 5 000 militants à Abidjan, le bureau du congrès va départager les différentes candidatures.

Quelles sont les "batailles futures" que vous évoquez ? Ne craignez vous pas une implosion du parti ?

Il nous faut d’abord réformer le PDCI. Le secrétariat général ne sera plus un organe, il se transformera en secrétariat exécutif. Ensuite, le Bureau politique, avec ses 800 membres, sera redimensionné, etc. Le PDCI n’implosera pas. Tous les candidats potentiels à la direction du parti se sont engagés à ne pas le quitter en cas de défaite. Le bureau politique a décidé le paiement par les candidats d’une caution de 18 millions de F CFA non remboursable. En fait, pour les précédents congrès, cette somme était de 10 millions : l’augmentation a pris en compte l’inflation. Et les fonds permettront surtout d’organiser le congrès.

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Après l’élection du nouveau président, quelle est la prochaine étape ?

Le prochain défi, c’est la désignation d’un candidat à l’élection présidentielle de 2015. Pour ce faire, une convention aura lieu pour investir ce dernier sur la base d’un programme de gouvernement bien ficelé.

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Propos recueillis par Baudelaire Mieu, à Abidjan

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