Algérie : Abdelaziz Bouteflika va-t-il se représenter en 2014 ou prolonger son mandat ?

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui se remet difficilement d’un AVC l’ayant contraint à une hospitalisation entre le 27 avril et le 16 juillet en France, a-t-il l’intention de se représenter en 2014 ou de prolonger son mandat de deux ans ? L’idée est évoquée depuis quelques semaines par divers responsables politiques et la presse.

Abdelaziz Bouteflika, le 12 juin à Paris. © AFP

Abdelaziz Bouteflika, le 12 juin à Paris. © AFP

Publié le 27 septembre 2013 Lecture : 3 minutes.

Inimaginable il y a encore quelques mois, l’hypothèse qui verrait Abdelaziz Bouteflika se représenter en 2014 ou prolonger son mandat de deux ans fait son chemin dans les milieux politiques et médiatiques algériens. Le nouveau chef du Front de libération nationale (FLN), Amar Saïdani, a affirmé, il y a une semaine, que le parti majoritaire est derrière le président "s’il veut prolonger son mandat ou se représenter", évoquant cette idée publiquement pour la première fois.

"Le FLN doit être la locomotive des autres formations politiques qui apportent leur soutien au président", a précisé Amar Saïdani au quotidien arabophone, Sawt El Ahrar, réputé proche du FLN. Le président algérien, qui se remet difficilement d’un AVC l’ayant contraint à une hospitalisation entre le 27 avril et le 16 juillet en France, n’a pas encore indiqué s’il briguerait un nouveau mandat. Mais l’idée d’une rallonge de deux ans a commencé à être évoquée ces deux dernières semaines par les journaux, selon lesquels une révision de la Constitution en préparation prévoit le passage du quinquennat au septennat.

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Interprétations

Pour la presse, le remaniement ministériel d’une ampleur inédite et les changements au sein des services de renseignement de l’armée traduisent sa volonté de se représenter en 2014. L’armée est sortie de sa réserve mercredi 26 septembre en affirmant dans un éditorial publié par sa revue El Djeïch que l’interprétation faite par les journaux des récentes décisions du chef de l’État étaient "sans fondement" et "participent d’une volonté de semer le trouble, de tromper l’opinion publique".

Mais selon Le Soir d’Algérie, journal proche de l’opposition qui cite l’entourage présidentiel, Bouteflika aurait déclaré en substance au Premier ministre Abdelamalek Sellal et au vice-ministre de la Défense et chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah : je vous informe que je vais me représenter et vous ordonne de commencer à préparer le terrain.

"Il n’y aura pas d’élection présidentielle en 2014"

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La plupart des principaux partis politiques ne paraissent pas hostiles à une candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat à la tête de l’État algérien si son état de santé le permet. Mais la possibilité d’une prolongation de mandat a suscité l’ire de l’opposition.

"À l’évidence il n’y aura pas d’élection présidentielle en 2014", a déclaré l’ancien ministre de la Communication dans le gouvernement de 1999, Abdelaziz Rahabi. Un éventuel report du scrutin "épargnera au chef de l’État une campagne électorale qu’il ne peut pas mener en raison de son état de santé et lui permettra de s’offrir un sursis pour régler les problèmes de ses proches avec la justice", a estimé Abdelaziz Rahabi, connu pour ses profondes divergences avec le chef de l’État.

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L’ancien ministre faisait allusion notamment au mandat d’arrêt international lancé par la justice algérienne contre l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil, un proche de Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre d’une affaire de corruption.

Article 88

De son côté, le chef du Mouvement de la société de la paix (MSP, opposition islamiste), Abderezak Mokri, a jugé "inimaginable" une éventuelle prolongation du mandat du chef de l’État.

Quant au président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque), Mohcine Bellabas, il réclame l’application de l’article 88 de la Constitution stipulant qu’en cas de "maladie grave et durable" du président, le Conseil constitutionnel propose à l’unanimité "au Parlement de déclarer l’état d’empêchement".

"Le président est malade (…) et ne peut plus assumer ses fonctions y compris celles protocolaires", estime-t-il.

(Avec AFP)

 

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