Anta Sambou, la lutte sénégalaise au firmament

Au Sénégal, la lutte est aussi populaire que le football. Et les femmes la pratiquent presque autant que les hommes. Anta Sambou, championne d’Afrique junior 2013, qui n’a cependant pas réussi à décrocher la médaille de bronze aux Jeux de la Francophonie à Nice, en est l’exemple le plus prometteur.

La lutteuse Anta Sambou. © Centre international de lutte associée de Thiès

La lutteuse Anta Sambou. © Centre international de lutte associée de Thiès

Alexis Billebault

Publié le 12 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Anta Sambou est née il y a 19 ans en Casamance, une région historiquement productrice de lutteurs et de lutteuses olympiques. "Le Sénégal a toujours produit de bons lutteurs car la lutte libre qui y est pratiquée présente de fortes similitudes avec la lutte olympique", explique le sélectionneur Lansana Coly. Fille d’un couple d’agriculteurs de Mlomp, un village situé à une quarantaine de kilomètres de Ziguinchor, la jeune lutteuse a emprunté le même chemin que de nombreux enfants casamançais. "Ici, les filles comme les garçons font de la lutte. Après le travail aux champs ou après l’école, beaucoup vont s’entraîner sur le sable", explique-t-elle.

Objectif JO 2016

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Anta Sambou, qui pratiquait ponctuellement le handball, est devenue rapidement une des meilleures lutteuses du continent, en décrochant cette année au Tchad le titre de championne d’Afrique juniors, puis en devenant un peu plus vice-championne d’Afrique seniors. "Elle a une progression vraiment très intéressante. Elle a été repérée à l’école primaire, et on a continué à la suivre", reprend Lansana Coly. "L’objectif est de la préparer pour les Jeux olympiques de Rio de Janeiro, en 2016. Elle aura 22 ans et aura progressé avec des participations à des tournois à l’étranger."

Anta Sambou, qui a intégré en début d’année le Centre international de lutte associée de Thiès, où son emploi du temps se découpe entre scolarité, entraînements et compétition, est aujourd’hui une lutteuse professionnelle. "Je touche tous les mois une bourse (150 000 Francs CFA), et je suis logée et nourrie. On peut gagner un peu d’argent au Sénégal en faisant de la lutte, mais beaucoup moins que dans la lutte sénégalaise (où la frappe est autorisée) mais qui est interdite aux femmes", précise la jeune athlète.

Aux Jeux de la francophonie à Nice, la Sénégalaise a échoué au pied du podium, laissant passer l’opportunité d’ajouter une ligne à son CV avec une médaille de bronze. "Je suis déçue, c’est normal." Mais Lansana Coly, son entraîneur, se projette vers l’avenir. "Elle est jeune, elle va encore progresser. Au Sénégal, il y a vraiment un potentiel de lutteuses très intéressant. Comme la lutte est un sport populaire, il y a beaucoup d’écoles de lutte et d’écuries dans le pays. Et on peut y repérer des talents comme Anta Sambou…"

 

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