Liberia : verdict définitif pour Charles Taylor, en appel devant le TSSL

Le jugement en appel du TSSL concernant Charles Taylor doit être rendu public jeudi 26 septembre. L’ancien président du Liberia avait été condamné à 50 ans de prison en première instance.

L’ex-président du Liberia, Charles Taylor, le 8 février 2011 lors de son procès à Leidschendam, © Jerry Lampen/AFP

L’ex-président du Liberia, Charles Taylor, le 8 février 2011 lors de son procès à Leidschendam, © Jerry Lampen/AFP

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Publié le 26 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Se fait-il beaucoup d’illusions ? Après avoir été condamné à 50 ans de prison en première instance pour crimes contre l’humanité, avril 2012, l’ancien président libérien Charles Taylor, 65 ans, doit connaître le jugement en appel du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), jeudi 26 septembre.

Une décision qui devrait clore une affaire judiciaire qui dure depuis plus de sept ans et constituer le dernier acte du TSSL, délocalisé en 2006 du Liberia à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye, pour des raisons de sécurité. Un seul suspect reste en fuite mais des rumeurs, jamais vérifiées, ont annoncé son décès.

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Les faits reprochés à Taylor sont connus : il est accusé d’avoir aidé et encouragé en Sierra Leone une campagne de terreur du Front révolutionnaire uni (RUF), en fournissant à ce dernier armes, munitions et autres aides logistiques en échange de diamants. La guerre civile dans ce pays – l’une des plus atroces de l’histoire récente en Afrique, avec 120 000 morts et des milliers de civils mutilés (notamment des enfants) – avait duré une décennie (mars 1991-janvier 2002).

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Dernière chance

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S’il avait été condamné pour avoir planifié "certains des crimes les plus haineux de l’histoire de l’humanité", les juges avaient cependant estimé qu’il n’avait pas exercé de contrôle direct sur les rebelles. Les avocats de Taylor, qui assure que les juges ont fait des "erreurs systématiques" et se sont basés sur des ouï-dire pour prendre leur décision, avait interjeté appel. L’accusation, qui avait demandé 80 ans de prison, avait fait de même.

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Selon des observateurs, le jugement en appel contre Charles Taylor pourrait être influencé par une récente décision, controversée, du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Condamné en première instance à 27 ans de prison notamment pour avoir "aidé et encouragé" l’armée des Serbes de Bosnie (VRS) à tuer et persécuter les musulmans de Bosnie, l’ancien chef d’état-major de l’armée yougoslave, Momcilo Perisic, avait été innocenté en appel. Les juges ayant estimé qu’il n’avait pas eu le contrôle sur les crimes commis par ceux à qui ils fournissaient de l’aide. Si sa condamnation est confirmée, Charles Taylor devrait être transféré dans une prison à l’étranger, déterminée par les juges, afin de purger sa peine.

(Avec AFP)

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