Donner une chance réelle à la paix en RDC et dans la région des Grands lacs

Martin Kobler est le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies.

Publié le 26 septembre 2013 Lecture : 3 minutes.

"Mon partenariat Tripartite pour consolider la paix"

Je suis conscient et profondément touché par les souffrances du peuple congolais  et je comprends votre lassitude face au conflit à l’est du pays qui subsiste depuis plus de vingt ans. Chaque famille de ce pays a été affectée par les multiples conséquences négatives de cette guerre qui n’a que trop duré. Les victimes de massacres, de viols, de pillage, d’enrôlements d’enfants, de familles divisées se comptent par centaines de milliers.

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Face à cette situation, il est impérieux qu’une solution concertée, de tous les acteurs nationaux et internationaux intervenant dans la résolution de la crise à l’est de la RDC, soit apportée. Mon ambition, c’est restaurer un climat de paix favorable au développement socio-économique et à la stabilité de la région des Grands Lacs.

Afin d’obtenir ce résultat,  je vous propose,  un partenariat tripartite entre le peuple congolais, le Gouvernement de la RDC, et la communauté internationale.

Ce Partenariat Tripartite, à un objectif unique, identique au mandat de la Monusco et aux objectifs de l’accord cadre d’Addis-Abeba du 24 février 2013 qui est celui de travailler à rétablir la paix et la sécurité en faveur des populations congolaises. Il est en effet important de souligner que la paix et la sécurité sont des conditions indispensables pour la stabilisation et le développement socio – économique de la RDC et de la région des Grands lacs.

Neutraliser tous les groupes armés sans aucune distinction

La Monusco n’hésitera pas à utiliser tous les moyens que lui confère la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies pour honorer ses engagements. Elle exécutera son mandat sans excès, sans zèle, mais avec détermination en ayant  pour seul objectif le bien-être de la population. Il est important de rappeler ici que la Brigade d’intervention, créée par cette résolution a pour mission de neutraliser tous les groupes armés sans aucune distinction. 

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Lors de la récente crise de Goma, dans la Province du Nord-Kivu,  la Force de la Monusco, aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), a pesé de tout son poids pour obtenir deux choses : l’arrêt total des bombardements sur Goma par le M23 depuis les hauteurs de Kibati et le respect strict de la zone de sécurité.

Ces deux objectifs étant atteints, il est à présent temps de faire place à la politique pour trouver une solution plus durable et plus constructive que des affrontements militaires.

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C’est pour cela que Mary Robinson, l’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la Région des Grands Lacs et moi-même saluons les décisions de la dernière rencontre à Kampala de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), qui a exigé la reprise des pourparlers entre le M23 et le gouvernement congolais.

La présence des envoyés spéciaux, des États-Unis, M. Russel Feingold, de l’Union européenne, M. Koen Vervaeke, et de l’Union africaine, M. Boubacar Diarra, qui se sont dernièrement joints à Mme Robinson pour sa tournée dans la région prouve l’intérêt et la détermination d’une Communauté internationale qui parle d’une même voix pour démontrer et rassurer le peuple congolais sur son engagement pour la restauration d’une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs.

J’ai foi en l’avenir de cette région.

Je sollicite donc l’adhésion de toutes les filles et tous les fils de ce pays aux  pourparlers de Kampala afin de soutenir, dans le respect des lois régaliennes de la RDC, non seulement, la résolution pacifique des différends  mais aussi et surtout  la nécessité de préserver l’intérêt supérieur de la nation congolaise. Je souhaite que les délégués des différentes parties réussissent à s’accorder, dans les délais impartis, sur une solution politique pour la résolution de cette crise.

Pour finir, je me félicite de l’appui des États membres de la CIRGL à ma mission et de l’adhésion de la Monusco au Mécanisme conjoint de vérification. Je vais m’efforcer à en faire un instrument qui va renforcer cette confiance souhaitée, principalement entre le Rwanda et la RDC.

J’ai foi en l’avenir de cette région. Et c’est avec cet optimisme que j’ai accepté la mission que m’a confié le Secrétaire général des Nations unies. Je ne ménagerai aucun effort pour voir la paix, la sécurité et la stabilité revenir non seulement en RDC mais aussi dans toute la région des Grands Lacs.

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