Côte d’Ivoire : reprise des discussions directes entre le gouvernement et l’opposition pro-Gbagbo
Une réunion entre des membres du gouvernement et des dirigeants du FPI (pro-Gbagbo) s’est tenue, mardi, à Abidjan. Un premier pas vers la reprise de pourparlers directs entre les ennemis d’hier.
Depuis la prise de pouvoir d’Alassane Ouattara, en avril 2011, et l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo, il ne s’agissait que de "la troisième [rencontre] du genre", a assuré un porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI). C’est dire l’importance de la réunion qui s’est tenue à Abidjan, mardi 24 septembre au soir, entre des représentants du gouvernement et les dirigeants du parti phare de l’opposition pro-Gbagbo.
"La rencontre qui nous réunit est une confirmation de la volonté du gouvernement de demeurer dans la dynamique de la main tendue et du règlement de nos problèmes par la voie de la concertation", a déclaré le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, devant la presse. "Certes il reste beaucoup de chemin à parcourir. (…) Mais le dialogue direct a le mérite d’exister. Nous devons nous imposer des lignes de part et d’autre à ne pas franchir afin d’éviter des extrémismes qui pourraient mettre en péril l’équilibre social et la paix qui sont encore assez fragiles", a-t-il ajouté.
De son côté, Sébastien Djédjé Dano, un secrétaire national du FPI, s’est félicité de "cette initiative heureuse qui consiste a reprendre le dialogue". Son parti a "fait des propositions pour régler les conséquences de la crise" et invité à la tenue d’un "débat national" afin de "débattre des problèmes beaucoup plus en profondeur" "pour que la Côte d’Ivoire retrouve le consensus minimal", a-t-il assuré.
Réconciliation nationale
Le début de rapprochement est consécutif à la décision du gouvernement de ne pas faire juger l’ex-première dame Simone Gbagbo à la CPI, comme son mari, mais en Côte d’Ivoire. Mais si la rencontre du 24 septembre est une bonne nouvelle pour le processus de réconciliation nationale qui n’a jamais vraiment décollé, rien n’est encore fait. Les deux parties doivent se retrouver "la semaine prochaine", a indiqué Jeannot Kouadio-Ahoussou, ancien Premier ministre et médiateur de ces discussions, pour qui "l’atmosphère est entrain de s’apaiser".
Qualifiée d’"acte d’apaisement" par le président Ouattara, la libération en août dernier de quatorze personnalités pro-Gbagbo – dont Michel, le fils de l’ex-chef de l’État – qui étaient détenues depuis la fin de la crise postélectorale, a elle aussi contribué à la détente actuelle.
(Avec AFP)
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