Maroc : inculpé pour « incitation au terrorisme », le journaliste Ali Anouzla est incarcéré à Salé

Mardi 24 septembre au soir, le journaliste Ali Anouzla a été présenté à un juge d’instruction qui l’a officiellement inculpé pour « aide matérielle », « apologie » et « incitation au terrorisme ». Il est depuis incarcéré dans la prison de Salé, près de Rabat, après avoir fait une semaine de garde à vue.

RSF, Amnesty et HRW dénoncent l’arrestation d’un « éminent journaliste ». © AFP

RSF, Amnesty et HRW dénoncent l’arrestation d’un « éminent journaliste ». © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 25 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 13h05.

Ali Anouzla est désormais officiellement inculpé. Mardi 24 septembre, le journaliste marocain fondateur du site d’information Lakome a été présenté à un juge d’instruction, qui qui a retenu contre lui les chefs d’accusation d’ "aide matérielle", d’"apologie" et d’"incitation au terrorisme".

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Arrêté le 17 septembre, il avait publié un article comportant un lien lien renvoyant vers une vidéo d’Al-Qaida intitulée"Maroc : le royaume de la corruption et du despotisme". Celle-ci avait également été relayée directement sur la version francophone du site. Dans les deux cas, la rédaction avait pris soin de mentionner qu’il s’agissait d’un document de propagande jihadiste, mais "la loi antiterroriste est très claire dans ce genre de cas", a expliqué à Jeune Afrique Ahmed Najim, rédacteur en chef du site d’information Goud.ma, qui a longtemps travaillé avec Ali Anouzla.

>> Lire aussi : Ali Anouzla, un journaliste qui dérange

Anouzla "a le moral"

De fait, le juge d’instruction près la cour d’appel de Rabat a été chargé par le parquet général d’enquêter sur des accusations d’"assistance matérielle", "d’apologie" et "d’incitation à l’exécution d’actes terroristes", a indiqué le procureur général du roi dans un communiqué. Il a cinq mois pour boucler son dossier.

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Anouzla, lui, n’est pas près d’être libéré. Après avoir passé une semaine en garde à vue dans les locaux de la brigade de la police judiciaire à Casablanca, il doit "passer sa première nuit en prison, à Salé", près de Rabat, où sont détenues les personnes accusées de terrorisme, avait annoncé mardi Me Guellaf, qui assure que son son client "a bon moral et est serein".

Les critiques des ONG

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Reporters sans frontières (RSF), Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé l’arrestation de cet "éminent journaliste", connu pour ses prises de position critiques envers le pouvoir marocain et qui a déjà fait l’objet de poursuites par le passé. Début août, Lakome s’était notamment distingué en révélant le "Daniel Gate", l’affaire du pédophile espagnol Daniel Galván, gracié par erreur par le roi Mohammed VI.

De son côté, le ministère de la Communication a désaprouvé les réactions des ONG en faveur d’Anouzla, exprimant "son désaccord profond" avec leur évaluation "de la situation actuelle de la liberté de la presse au Maroc".

(Avec AFP)

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Ali Anouzla, directeur de la version arabophone de Lakome. © DR

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