Handisport en Afrique : la longue lutte pour la reconnaissance

Pour la première fois inscrit au programme des Jeux de la Francophonie 2013, dans les épreuves d’athlétisme, le handisport n’a pas vraiment le vent en poupe sur le continent, et en Afrique subsaharienne en particulier. La faute à un manque de moyens criant, notamment au Sénégal et au Niger.

En Afrique, peu d’athlètes handicapés bénéficient, comme Pistorius, des meilleures conditions. © AFP

En Afrique, peu d’athlètes handicapés bénéficient, comme Pistorius, des meilleures conditions. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 24 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Santi Séné Agne se définit comme "une grande gueule". Mais qui sait utiliser sa capacité à monter dans les décibels pour faire avancer la cause du handisport en Afrique. Le secrétaire général du Comité paralympique sénégalais passe une partie de son temps à s’activer pour que les handicapés puissent pratiquer une activité sportive, dans des conditions acceptables, "même si cela ne sera jamais comparable à l’Europe", pense-t-il.

"Il y a une progression depuis quelques années. Le handisport est aujourd’hui reconnu, il ne souffre d’aucune discrimination, mais d’un manque de moyens", poursuit-il. Un problème qui touche la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Le discours du dirigeant sénégalais trouve un écho chez Maya Laouali, le Directeur technique national de la Fédération nigérienne d’Athlétisme, et dont un des deux athlètes présents aux Jeux de la Francophonie 2013 à Nice (7-15 septembre), Idrissa Sanoussi Issiakoi, qui souffre d’une sérieuse myopie, a remporté la médaille d’argent en saut en longueur.

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"Le Niger est un pays pauvre, et je pense qu’il y en a d’autres qui galèrent moins que nous. Le problème est simple : si on veut des moyens, il faut rapporter des médailles. L’État donne ce qu’il peut, en finançant les déplacements, mais ce qu’il faudrait, c’est des sponsors", explique Laouali. Malgré ces difficultés, Issiakoi "espère participer aux Jeux Paralympiques de Rio en 2016.

Disciplines moins coûteuses

La pénurie de moyens, ponctuellement compensée par les dons privés ou provenant d’ONG, pénalise évidemment des disciplines coûteuses en matériel spécialisé. "Par exemple les fauteuils roulant sont très chers, on a donc tendance à orienter quand cela est possible les gens vers le lancer. Le saut en longueur ou la course ne demandent pas beaucoup d’équipements non plus", poursuit Agne.

"Et en Afrique, le handicap frappe essentiellement les populations les plus pauvres. Le manque de vitamines va favoriser la cécité, les mariages consanguins peuvent avoir des conséquences très graves… Faute d’information, les populations sont vulnérables. Faire vivre le handisport sur ce continent est un énorme travail, mais les personnes handicapées qui veulent faire du sport le méritent…"

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>> Pour en savoir plus : le site du portail Regional Ouest Africain sur les Droits et l’Inclusion des Personnes Handicapées (PROADIPH)

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Par Alexis Billebault

Voir la vidéo de Handicap International sur le développement inclusif en Afrique de l’Ouest :

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