Guinée : reprise de la campagne électorale après le report des législatives

Le report des élections législatives, du 24 au 28 septembre en Guinée, a relancé la campagne électorale. À Conakry, beaucoup considèrent que cette décision a permis d’éviter des violences qui avaient éclaté lors des précédents scrutins.

Affiche électorale pour le candidat Sidya Touré, le 31 août 2013 à Conakry. © AFP

Affiche électorale pour le candidat Sidya Touré, le 31 août 2013 à Conakry. © AFP

Publié le 23 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Lancée le 23 août, la campagne électorale pour les élections législatives en Guinée devait prendre fin dimanche soir. Elle a finalement été prolongée jusqu’au 26 septembre, à la suite du report du scrutin – du mardi 24 au samedi 28 – décidé ce week-end après des discussions entre différents camps politiques et sous l’égide de la communauté internationale.

Dimanche, à Conakry, les caravanes électorales et cortèges de candidats avec musique à plein régime étaient de nouveau visibles dans les rues où, les jours précédents, seules des affiches de candidats rappelaient l’approche d’un scrutin. Des banderoles, affiches et portraits de leaders plus nombreux qu’auparavant ornaient les grandes artères tant à Kaloum, le quartier administratif et des affaires dans le centre-ville, qu’en banlieue.

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Contrairement à la présidentielle de 2009-2010, pendant laquelle de grands rassemblements avaient été organisés, la campagne pour les législatives n’a pas mobilisé les foules. Elle s’est déroulée jusqu’ici sans violences majeures, à l’exception de heurts entre militants du pouvoir et de l’opposition qui avaient fait de nombreux blessés à Conakry le 17 septembre.

Ces derniers mois, beaucoup craignaient des débordements. L’opposition avait organisé plusieurs manifestations pour réclamer un scrutin transparent et équitable, certaines aboutissant à des violences meurtrières. Les principaux partis d’opposition guinéens avaient menacé de manifester, voire de ne pas participer au scrutin si des corrections n’étaient pas apportées aux "anomalies" qu’ils disent avoir décelées, notamment à propos du fichier électoral et de la répartition des bureaux de vote.

Satisfaction et soulagement

Les habitants de Conakry étaient nombreux à exprimer leur soulagement après l’annonce du report des législatives. "Il y aurait eu des violences s’il n’y avait pas eu un report", affirme Alpha Oumar Diallo, un commerçant assis devant son magasin au marché de Ratoma, dans la banlieue de Conakry. "Mais j’aurais préféré une semaine" supplémentaire, au lieu de quatre jours, ajoute-t-il.

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Thierno Amadou Ba, étudiant en sciences politiques, pense aussi que "quatre jours de report, c’est peu". Selon lui, "ce n’est pas possible de régler tous les problèmes dans ce délai. (…) On risque d’aller de report en report". Jeannette Sandy, lycéenne en short bleu et T-shirt rouge, estime également que le report "est une bonne chose". "Les élections doivent se passer dans la transparence, sans la haine et la guerre. Nous voulons la paix, pour que la Guinée avance", dit-elle.

Une trentaine de partis ont présenté des candidats pour les 114 sièges à pourvoir. Le Rassemblement pour la Guinée (RPG), le parti du chef de l’État, Alpha Condé, fait partie des favoris. Face à lui se trouvent l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), du chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo ou encore l’Union des forces républicaines (UFR), parti de l’opposant Sidya Touré.

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(Avec AFP)

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