Idriss Déby Itno craint que la Centrafrique devienne un « sanctuaire de terroristes »

En marge de l’investiture d’Ibrahim Boubacar Keïta, le président tchadien, Idriss Déby Itno, présent à Bamako, a mis en garde sur la persistance de la menace jihadiste en Afrique. Il a notamment plaidé pour une action en Centrafrique, qui risque, selon lui, de devenir « un sanctuaire de terroristes ».

Idriss Deby Itno (g) accueilli par IBK (d) à son arrivée à l’aéroport de Bamako, le 18 septembre © AFP

Idriss Deby Itno (g) accueilli par IBK (d) à son arrivée à l’aéroport de Bamako, le 18 septembre © AFP

Publié le 20 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Idriss Déby Itno était présent jeudi 19 septembre à Bamako, avec une petite vingtaine de chefs d’État – François Hollande, Alassane Ouattara, Mohammed VI… -, pour l’investiture en grande pompe de son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Lors d’une conférence de presse après les célébrations au stade du 26 mars, le président tchadien s’est largemment inquiété de la situation sécuritaire en Centrafrique.

Les groupes jihadistes qui ont occupé le nord du Mali ont été chassés grâce à une intervention militaire franco-africaine lancée en janvier, avec l’aide notamment du Tchad, "mais il ne faut pas croire que c’est terminé", a déclaré Idriss Deby Itno. "Ailleurs, il y a un autre foyer au coeur de l’Afrique. Et si nous ne faisons pas attention, demain, ça peut être aussi un sanctuaire de terroristes : (…) la RCA, la République centrafricaine", a-t-il dit. Depuis 1994, en dépits des efforts des pays d’Afrique centrale, "on n’a jamais pu résoudre la crise en République centrafricaine", a-t-il ajouté.

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La Centrafrique est en proie au chaos depuis la chute, en mars, du président François Bozizé, renversé par une coalition rebelle, la Séléka. Son chef, Michel Djotodia, s’est autoproclamé président. Mais le nouveau pouvoir à Bangui peine à restaurer l’ordre dans le pays qui s’enfonce dans la violence entre groupes armés, alors que les combattants de la Séléka sont accusés d’exactions à répétition contre la population.

Menace terroriste

Selon Idriss Deby Itno, en marge des festivités de jeudi à Bamako, le président français François Hollande a "discuté de la République centrafricaine" avec ses homologues d’Afrique centrale présents. Le dirigeant tchadien a exhorté à ce que "les efforts de la CEEAC", la Communauté des États d’Afrique centrale, soient accompagnés "par tous les amis de la Centrafrique et les Nations unies". "Nous espérons que la France va nous soutenir sur le plan financier, logistique (…) en attendant qu’on ait d’autres possibilité de financement", a-t-il ajouté.

Idriss Deby Itno a aussi appelé à être vigilant face à la menace terroriste existant ailleurs en Afrique, impliquant des combattants mobiles à travers le monde. "On oublie certains pays qui (…) fabriquent des terroristes. (…) De la Syrie jusqu’à la Libye, les gens se déplacent", a-t-il dit, tout en plaidant pour "une interaction entre tous les pays situés au nord et au sud du Sahara pour une bonne gestion des crises dans la sous-région".

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(Avec AFP)

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