Boubacar Bah, maire de la commune V de Bamako : « Il ne faut pas faire des élus maliens des boucs émissaires »

Trente-quatre morts. C’est le triste bilan des inondations qui ont frappé Bamako, le 28 août dernier. La faute à des pluies torrentielles mais également, selon les habitants, à un problème d’urbanisation qui n’a rien de nouveau. Constructions en zones inondables, spéculation immobilière, corruption des élus… Jeune Afrique a demandé au maire de la commune V de Bamako, Boubacar Bah, présent à Paris pour le forum « Convergences 2015 », de s’exprimer sur les inquiétudes et la colère des Bamakois.

Boubacar Bah, maire de la commune V de Bamako, à Paris, le 19 juin 2013. © JA

Boubacar Bah, maire de la commune V de Bamako, à Paris, le 19 juin 2013. © JA

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Publié le 20 septembre 2013 Lecture : 1 minute.

Les pluies torrentielles et les inondations meurtrières du 28 août dernier ont réveillé la colère des habitants de la capitale malienne. Dès le lendemain de la montée des eaux, Gaoussou Traoré, un habitant de Taliko, a ainsi mis en cause, répondant aux questions de l’AFP, la spéculation foncière et des pratiques véreuses de certains responsables municipaux qui ont vendu des terrains à usage d’habitation jusque dans des lits de marigots.

Les élus bamakois sont-ils responsables du désastre ? Non, se défend Boubacar Bah, maire de la commune V de Bamako et président de l’Association des municipalités du Mali : "Là où il y a eu des inondations fortes, ce sont des quartiers qui ont été aménagés après le coup d’État de 1968. Nous payons un laxisme d’État qui a duré plus de trente ans (…), il faut rendre à César ce qui appartient à César", explique l’élu de l’Adema.

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"Ceux qui sont arrivés au pouvoir en 1968 n’avaient aucune vision en terme d’urbanisation et nous le payons toujours", avance-t-il, appelant les pouvoirs publics à prendre leur responsabilité pour lutter contre le système de corruption généralisé. "Il ne faut pas faire des élus des boucs émissaires", assure-t-il, "que fait-on des autres ? Des fonctionnaires et des entrepreneurs qui travaillent avec eux ?" Et de conclure : "C’est au pouvoir central de mettre de l’ordre dans ce système puis de donner les moyens aux collectivités territoriales d’assurer le développement du pays en décentralisant et en redistribuant correctement les ressources." Le nouveau président, Ibrahim Boubacar Keïta, a du pain sur la plance…

>> Voir l’interview vidéo de Boubacar Bah, maire de la commune V de Bamako et président de l’Association des municipalités du Mali :


Boubacar Bah : "Pour la corruption, nous… par Jeuneafriquetv

Par Mathieu OLIVIER

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