Togo : la presse accueille fraîchement le nouveau gouvernement

Il aura fallu trois semaines pour mettre en place le nouveau gouvernement du Premier ministre togolais, Arthème Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu, annoncé mardi 17 septembre. Un remaniement sans grande nouveauté que dénonce la presse togolaise.

Dans son ensemble, la presse indépendante estime que le gouvernement n’a presque pas changé. © DR

Dans son ensemble, la presse indépendante estime que le gouvernement n’a presque pas changé. © DR

Fiacre Vidjingninou

Publié le 18 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

« Il va de soi qu’on attendait mieux de ce gouvernement. On prend les mêmes et on recommence. Après plus de trois semaines passées sans gouvernement, on vient à peu de choses près nous faire un copier-coller de l’ancienne équipe », s’indigne Koukou Amétépé, chroniqueur independant et politologue. Comme lui, la plupart des journalistes et observateurs togolais réservent un accueil glacé au nouveau cabinet, composé de 26 ministres contre 31 dans le précédent.

Six personnalités y font leur entrée tandis que douze autres sont remerciées, dont l’ex-ministre de la Santé, Charles Kondi Agba, et le ministre de la Justice, Tchitchao Tchalim, considérés comme proche du président Faure Gnassingbé. "Une attente pour rien", résume à sa une Le Courrier de la République, quotidien indépendant. "(…) les trois semaines qu’ont nécessité la formation du nouveau gouvernement n’ont pas permis de mettre en place un gouvernement crédible. Et dire qu’on a entretenu un faux suspense pendant tout ce temps, en [disant] qu’on présenterait une équipe remaniée de fond en comble."

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"Le gouvernement est amputé de secteurs-clés : Santé, Jeunesse, Eau [qui sont en fait rattachés à d’autres ministères, NDLR]. Comment veulent t-ils gouverner avec une équipe incomplète ?", s’interroge de son côté Le Correcteur alors que Togopresse, le seul quotidien gouvernemental, se contente de reproduire à sa une le décret de nomination du gouvernement.

Intervention de Ouattara

"Les vrais raisons du temps mis à la formation du cabinet se trouvent dans le fait que l’Union des forces du changement (UFC) de Glichrist Olympio demandait beaucoup plus de postes que prévu. Et c’est le président Alassane Ouattara lui-même qui a dû intervenir pour qu’on en arrive à s’entendre", explique un proche du président.

Seule vraie nouveauté de la nouvelle équipe : l’entrée de Robert Dussey, conseiller diplomatique du président, aux Affaires étrangères, et l’arrivée de Solitoki Esso, ancien ministre des Enseignements primaire et secondaire, au poste de ministre d’État chargé des affaires présidentielles. "Le président veut reprendre les choses en main. Il sait que nous sommes à un tournant [la préparation des municipales de 2014 et de la présidentielle de 2015 , NDLR] et qu’il a besoin de resserrer les siens autour de lui pour avancer", explique un autre conseiller proche du chef de l’État.

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Par Fiacre Vidjingninou, à Lomé

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