Législatives guinéennes : l’opposition suspend sa manifestation de protestation

L’opposition guinéenne ne descendra pas dans les rues de Conakry, le 19 septembre, comme annoncé. La manifestation de protestation contre les conditions de préparation des législatives du 24 septembre a été annulée mardi par les organisateurs.

Des supporters de Cellou Dalein Diallo rassemblés à Conakry, le 7 septembre 2013. © AFP

Des supporters de Cellou Dalein Diallo rassemblés à Conakry, le 7 septembre 2013. © AFP

Publié le 18 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Se dirige-t-on finalement vers des législatives apaisées en Guinée ? Après des menaces de reprendre les manifestations, l’opposition guinéenne a décidé, le 17 septembre, de reporter sa descente dans les rues de Conakry initialement prévue jeudi et destinée à dénoncer les conditions de préparation du scrutin du 24 septembre.

"Nous avons décidé de reporter notre marche de protestation à la demande des partenaires techniques et financiers de la Guinée, notamment les ambassadeurs de France et des États-Unis pour la paix sociale dans notre pays", a confirmé Zalikatou Traoré, une responsable du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN) de l’ex-Premier ministre Lansana Kouyaté.

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Cette décision intervient au lendemain de heurts entre opposants et militants du parti au pouvoir, qui ont fait plusieurs blessés légers à Conakry, d’après des sources policières et médicales, premiers incidents violents depuis le début de la campagne électorale, ouverte le 23 août et qui doit prendre fin le 22 septembre.

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Selon Zalikatou Traoré, qui s’exprimait au nom de l’opposition, la décision a été prise à l’issue d’une réunion ayant regroupé mardi après-midi à Conakry des responsables des principaux partis de l’opposition, dont les ex-Premiers ministres Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, et des représentants de bailleurs de fonds de la Guinée.

"Donner une chance à la médiation"

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En plus des ambassadeurs français et américain, d’autres diplomates notamment de l’Union européenne (UE) et de l’ONU, ont tous "plaidé en faveur du report de la marche", a indiqué Zalikatou Traoré, précisant que ce sursis devait permettre de "donner une chance à la médiation" en cours entre les différents acteurs des élections.

L’opposition exige notamment "l’affichage par ordre alphabétique et dans un délai raisonnable des listes électorales et un nouveau découpage électoral" qui rapproche l’électeur du bureau de vote, avant la tenue du scrutin du 24 septembre. Elle soupçonne ainsi la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de préparer "une mascarade électorale" en faveur de la majorité au pouvoir, et le gouvernement de manipuler la Ceni.

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Les partenaires de la Guinée "ont décidé de s’impliquer plus afin de trouver un compromis" entre les différentes parties, a indiqué Zalikatou Traoré. Elle a ajouté que les opposants se prononceront sur la reprogrammation ou non de leur manifestation après la réunion du comité de suivi de l’accord du 3 juillet, réunissant majorité, opposition, ONU et représentants de la communauté internationale, prévue le 20 septembre à Conakry.

Transparence et appel à la retenue

Dans un communiqué, les observateurs de l’UE présents en Guinée ont exhorté mardi la Ceni "à plus de transparence, afin de rassurer les acteurs politiques et les citoyens guinéens de l’intégrité de chaque étape du processus électoral".

De son côté, Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest et "facilitateur international du dialogue inter-guinéen", a invité les Guinéens à la retenue dans une déclaration diffusée mardi par son bureau, basé à Dakar. Il a appelé "tous les partis politiques à s’abstenir de toute manifestation qui ferait courir des risques aux conséquences difficilement mesurables sur le processus électoral et pourrait menacer la stabilité du pays", et "tous les acteurs politiques à s’abstenir de déclarations ou d’actes qui pourraient remettre en cause, à quelques jours du scrutin, le climat de retenue" ayant caractérisé la campagne électorale.

(Avec AFP)

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