Madagascar : un homme se tue en préparant une bombe artisanale
Lundi, à Antananarivo, un homme est décédé à la suite de l’explosion d’une bombe qu’il confectionnait dans une maison, où tout un arsenal a été saisi. La gendarmerie malgache fait le lien entre cette affaire et les trois attentats, qui n’avaient pas fait de victimes, survenus depuis le 4 septembre.
"La bombe a explosé au moment où sa victime l’a manipulée dans la maison où a eu lieu l’explosion", a indiqué le commandant de la gendarmerie d’Antananarivo, le Colonel Florens Rakotomahanina.
Dans cette maison située dans le quartier d’Ambondrona, la gendarmerie a notamment saisi une kalachnikov avec deux chargeurs, des sabres et une "nuntchako", des munitions comme des grenades, et du matériel entrant dans la fabrication d’explosif (détonateur, fil électrique, pile, etc) ainsi qu’une ceinture de karaté.
"Il y a un lien avec les précédentes explosions car les explosifs utilisés sont identiques. Mêmes les sacs utilisés dans les précédentes explosions sont identiques à celui qu’on a trouvé aujourd’hui, mais de couleur différente", a ajouté le Colonel.
Les autorités malgaches ne savent pas si l’homme, âgé de 42 ans et tué sur le coup, était le cerveau des précédentes explosions, ou s’il y a d’autres complicités.
Série d’attentats
Les 4 et le 6 septembre à Antananarivo, deux bombes artisanales ont explosé sans faire de victimes et une troisième a été désamorcée le 6 devant un centre culturel français d’Antananarivo. Ces attentats surviennent alors que le climat politique est tendu à l’approche d’élections présidentielle et législatives retardées, et prévues désormais le 25 octobre.
L’explosion de la première bombe devant un hôtel d’Antananarivo avait été revendiquée par un groupe autoproclamé "Défenseurs de la souveraineté nationale". Il reproche à la communauté internationale sa trop grande ingérence dans le processus électoral malgache, notamment pour avoir exigé le retrait des candidatures du président de la Transition, Andry Rajoelina, de l’épouse de l’ex-président Marc Ravalomanana, Lalao Ravalomanana, et de l’ancien président Didier Ratsiraka. Ces derniers avaient en effet vu leurs candidatures refusées en raison de leur non-respect des conditions d’éligibilité.
Les élections prévues le 25 octobre sont censées mettre un terme à la crise politique qui sévit depuis quatre ans. En 2009 le renversement du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina, à l’époque maire d’Antananarivo, avait isolé la Grande Ile, la privant de la majeure partie des aides internationales.
Depuis, la criminalité est en hausse et la capitale est en proie à des crises sociales et à l’insécurité.
(Avec AFP)
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