Maroc : le gouvernement augmente les prix de l’essence

Le gouvernement a mis en œuvre lundi une mesure d’indexation « partielle » et « limitée » des prix des carburants, entraînant une hausse immédiate à la pompe. Cette augmentation des prix fait partie des efforts visant à contenir le déficit public.

Un employé faisant un plein à Rabat. © AFP

Un employé faisant un plein à Rabat. © AFP

Publié le 17 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

La mesure ne va pas faire des heureux. Le gouvernement Benkirane, dominé par les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD), a mis en place, lundi 16 septembre, une mesure d’indexation "partielle" et "limitée" des prix des carburants. Selon une source officielle, la hausse prévue est d’environ 0,69 dirham (environ 6 centimes d’euro) pour le gazole (environ 8%) et 0,59 dirham (environ 5 centimes d’euro) pour l’essence (près de 5%).

Surtout, les prix de l’essence, du gazole et du fioul industriel seront désormais réévalués mensuellement : si la fluctuation des prix du baril de brut est comprise entre – et +2,5% sur les deux derniers mois, ils demeureront inchangés. Dans le cas contraire, l’évolution des cours sera directement répercutée à la pompe.

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Par cette mesure, le gouvernement entend limiter l’impact des variations des cours mondiaux sur les finances publiques, alors que la subvention des produits pétroliers représente un gouffre financier pour le royaume. Elle constitue près de 90% du coût total de la caisse de compensation qui a atteint près de 55 milliards de dirhams (6,6 milliards de dollars US) en 2012.

Une mesure très sensible sur le plan social

"S’il n’y avait pas ces dépenses (de compensation), le déficit budgétaire serait de l’ordre de 0,5%" contre plus de 7% en 2012, a lui-même souligné le ministre en charge de la réforme (Affaires générales et gouvernance), Najib Boulif, lors d’une récente rencontre avec quelques médias.

Dans le budget 2013, le montant alloué à la compensation a été fixé à 40 milliards de dirhams (4,8 milliards de dollars), sur la base d’un baril à 105 dollars, et cette enveloppe risquait d’être insuffisante, entraînant un nouveau dérapage du déficit.

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Validée le mois dernier par le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, la nouvelle mesure d’indexation s’avère très sensible socialement. Les autorités ont donc pris soin de souligner qu’elle était "partielle" – elle ne concerne pas tous les produits pétroliers – et "limitée". Une assurance a ainsi été souscrite dans le cas d’une envolée des prix du baril. Au-delà d’un certain seuil – vraisemblablement 115-120 dollars -, celle-ci "prendra en charge la différence", a noté Najib Boulif.

"Des mesures d’accompagnement" sont aussi prévues pour les professionnels, afin de ne pas entraîner une hausse généralisée des prix (via les coûts de transport, ndlr). En juin 2012, le gouvernement avait décidé d’une première hausse des prix des carburants, mais celle-ci s’était avérée insuffisante pour juguler le déficit.

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(Avec AFP)

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