Centrafrique : Michel Djotodia annonce la dissolution de la Séléka
Le président centrafricain, Michel Djotodia, a annoncé, vendredi, la dissolution de la Séléka, dans une déclaration au palais présidentiel à Bangui. Cette coalition avait renversé sous sa direction le président François Bozizé.
Mis à jour à 18h30.
"À compter de ce jour, la coalition rebelle Séléka et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP, rébellion dont une faction est alliée au Séléka) n’existent plus. Elles sont dissoutes", a déclaré, vendredi 13 septembre en langue nationale sango, Michel Djotodia, à l’issue d’une réunion consacrée à la crise dans son pays. "Tous ceux qui vont continuer à se réclamer de ces entités seront considérés comme des bandits", a-t-il ajouté. Il n’a toutefois pas précisé la manière dont cette dissolution sera mise en oeuvre mais, selon une source proche de la présidence, des textes précisant cette décision devraient être publiés prochainement.
La coalition Séléka compte environ 25 000 combattants, dont 20 000 ralliés de la dernière heure au moment de la prise de Bangui le 24 mars, selon des estimations du nouveau régime. Nombre de ces hommes n’obéissent qu’à leurs chefs directs, qui se sont taillé des fiefs en province et à Bangui. Des combattants – incontrôlés selon les autorités – sont accusés de multiples exactions, de violences et de pillages à répétition contre la population.
Guerre de confessions ?
Michel Djotodia a également évoqué la situation dans la région de Bossangoa, à 250 km au nord-ouest de Bangui, où de violents affrontements entre forces du nouveau régime et partisans du général Bozizé ont fait près de 100 morts dimanche et lundi. Selon lui, il n’y a tout simplement pas eu de combats. "Il n’y a eu aucun combat dans la région de Bossangoa, les assaillants sont plutôt venus avec un objectif précis : s’en prendre à un groupe donné de la population et faire des civils des boucliers humains en cas de riposte des forces de défense et de sécurité."
Selon la présidence, les partisans de l’ex-président s’en sont pris aux habitants de confession musulmane. Michel Djotodia est le premier président musulman d’un pays très majoritairement chrétien. "Des familles de confession musulmane ont été massacrées, des maisons et des greniers incendiés, poussant la population civile à fuir, pour se refugier en brousse. En représailles, des personnes innocentes ont été tuées", s’est insurgé mercredi le Premier ministre, Nicolas Tiangaye, lors d’une conférence de presse. Ces affrontements ont encore aggravé une situation humanitaire et sécuritaire déjà chaotique dans le pays depuis la prise du pouvoir par le Séléka.
(Avec AFP)
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