Égypte : des milliers de pro-Morsi continuent de manifester
Des milliers d’islamistes manifestaient vendredi en Égypte pour réclamer le retour au pouvoir du président déchu Mohamed Morsi. Des heurts ont éclaté en marge de défilés dans des villes de province.
Un mois jour pour jour après la dispersion sanglante de rassemblements de milliers de pro-Morsi par l’armée et la police au Caire, le 14 août, plusieurs milliers de sympathisant du président islamiste déchu manifestaient, vendredi 13 septembre, dans la capitale égyptienne et plusieurs villes de province.
Au Caire, les protestataires défilaient en direction de la place Rabaa al-Adawiya, dont les accès étaient bloqués par des soldats casqués et armés. Le 14 août, cette place avait été, avec la place Nahda, l’épicentre de la destruction des sit-in pro-Morsi qui avaient fait des centaines de morts.
Les défilés de vendredi étaient d’ailleurs placés sous le slogan "Loyauté au sang des martyrs". De nombreux manifestants brandissaient des photographies des pro-Morsi tués en scandant : "Nous obtiendrons leurs droits (ce pour quoi ils se battaient, ndlr) ou nous mourrons comme eux".
Les manifestants scandaient également "À bas le pouvoir militaire", à l’adresse de l’armée qui a destitué et arrêté Mohamed Morsi le 3 juillet, à la suite de manifestations monstres réclamant son départ. Ils ont aussi crié "Abdel Fattah est un boucher", en référence au général Abdel Fattah al-Sissi, chef de la toute-puissante armée et nouvel homme fort du pays.
Affrontements dans le delta du Nil
Selon l’agence officielle Mena, un autre défilé se dirigeait vers le palais présidentiel au Caire. Dans le nord du pays, des heurts entre pro-Morsi et leurs opposants ont éclaté en marge des manifestations. La police a notamment tiré des gaz lacrymogènes pour disperser ces affrontements à Mahalla et Tanta, dans le Delta du Nil. À Alexandrie, la grande ville côtière du Nord, des heurts sporadiques ont également opposés pro et anti-Morsi.
Face au climat de violence qui règne actuellement en Égypte, le gouvernement a prolongé jeudi de deux mois l’état d’urgence dans le pays, où un couvre-feu nocturne est imposé dans 14 des 27 provinces. Depuis un mois également, une vague sans précédent d’arrestations a décapité la confrérie islamiste des Frères musulmans, à laquelle appartient Mohamed Morsi.
Plus de 2 000 membres des Frères musulmans sont emprisonnés et la quasi-totalité de leurs dirigeants sont sous le coup de procès pour meurtres ou incitation aux meurtres.
(Avec AFP)
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