Réforme de la justice : le gouvernement marocain présente sa feuille de route

Le gouvernement marocain a présenté, jeudi, sa feuille de route devant permettre de renforcer l’indépendance de la justice et combattre plus efficacement la corruption.

Mustapha Ramid, ministre de la Justice au parlement marocain. © AFP

Mustapha Ramid, ministre de la Justice au parlement marocain. © AFP

Publié le 13 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

La Charte de la réforme de la Justice, dévoilée jeudi 12 septembre à Rabat, comprend six points stratégiques, rapporte l’agence MAP. Elle consiste notamment à renforcer l’indépendance et l’efficacité du pouvoir judiciaire, moraliser son fonctionnement ou encore à consolider la protection des droits de l’homme et des libertés. "C’est une plateforme pour le futur, qui dépasse les ministres et les gouvernements", a déclaré le ministre de la justice, Mustapha Ramid.

La Charte intervient au terme d’un processus de dialogue national inauguré en mai 2012, et mené par une haute instance de 40 membres, dont Monsieur Ramid, mais aussi des magistrats, des juristes, des enseignants, des ONG et des experts.

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Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a estimé que la charte constituait une feuille de route, et que le gouvernement mettrait en œuvre tous les outils nécessaires pour faire réussir ce chantier, selon des propos cités par la MAP. "On ne peut concevoir l’évolution d’un pays sans un système judiciaire dont les maîtres mots sont l’indépendance, la moralisation et la transparence",  a-t-il clamé. Le Premier ministre a également souligné que les dispositions de la nouvelle constitution ont érigé la justice en pouvoir indépendant.

Conséquence du Printemps arabe

Le Maroc n’a pas été secoué par des violences du Printemps arabe comme l’ont été d’autres pays d’Afrique du Nord, tels que la Tunisie ou l’Égypte. La raison principale étant l’adoption dès 2011 et sous l’impulsion du roi Mohammed VI, d’une nouvelle constitution censée répondre aux aspirations populaires de libertés et de bonne gouvernance. Quelques mois plus tard, le parti Justice et Développement, jusque-là cantonné à l’opposition, a remporté les législatives, propulsant son leader, Abdelilah Benkirane, au poste de Premier ministre. La moralisation de la vie publique était l’une des priorités du parti. Malgré les promesses, les progrès contre la corruption ont été limités  comme l’a démontré fin 2012, l’ONG Transparency Maroc.

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Le ministre de la Justice a toutefois noté que des mesures avait déjà été prises : "Il ne faut pas oublier que neuf juges ont été mis à l’écart. Et cela a été annoncé publiquement, une première", a-t-il souligné.

La justice marocaine avait soulevé l’indignation populaire, il y a quelques semaines, quand un pédophile espagnol condamné à 30 ans de prison avait été libéré suite à une grâce royale accordée par erreur.  La décision avait été vite annulée et le ministère de la justice chargé par le roi de réguler l’octroi de la  grâce.

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(Avec AFP)
 

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