Nord-Mali : la tension monte entre l’armée et les Touaregs du MNLA

Un accrochage entre l’armée malienne et des touaregs armés a eu lieu, mercredi, près de la frontière avec la Mauritanie. Si ses circonstances sont encore floues – l’armée parle de « bandits » et le MNLA affirme qu’il a été attaqué – cet incident illustre la tension palpable qui règne encore au Nord-Mali, une semaine avant l’investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta.  

Un soldat de l’armée malienne au Nord-Mali. © AFP

Un soldat de l’armée malienne au Nord-Mali. © AFP

Publié le 13 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

L’accrochage entre un bataillon de l’armée malienne et des touaregs armés s’est déroulé, mercredi 11 septembre, à Léré, dans le nord-ouest du Mali, près de la frontière mauritanienne. Cet incident intervient à une semaine de la cérémonie prévue à Bamako, le 19 septembre, en présence de nombreux chefs d’État, pour marquer l’élection d’Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, comme président.

Dans la capitale malienne, deux responsables de l’armée ont expliqué que des patrouilles de sécurisation avaient été lancées dans le Nord depuis quelques jours pour faire face à la recrudescence de vols de bétail et autres actes de banditisme. D’après l’armée, c’est l’une de ces patrouilles de sécurisation qui est tombée mercredi sur "des bandits", vers Léré, conduisant à l’accrochage.

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Selon les militaires maliens, le bilan s’élève à trois blessés légers dans leurs rangs et trois "bandits" tués, et une dizaine arrêtés. Cette version est réfutée par le MNLA, qui accuse l’armée de l’avoir attaqué dans la zone de Léré et affirme que plusieurs soldats maliens ont été tués. "Nous avions demandé aux combattants qui ont des armes de poing de se regrouper pour un cantonnement. L’armée en a profité pour les attaquer et, selon nos informations, d’autres attaques se préparent", a expliqué Mahamadou Djeri Maïga, vice-président de la rébellion touarègue.

Une tonne d’explosifs détruit à Gao

"Nous n’avons pas eu en face des combattants du MNLA. Nous avons eu en face des bandits armés qui empêchaient les populations de vivre", a rétorqué le lieutenant-colonel Souleymane Maïga.

Pour Mahamadou Djeri Maïga, les incidents de Léré font peser une menace sur l’accord signé le 18 juin à Ouagadougou entre ce mouvement, le Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA) et le gouvernement de transition du Mali. Cet engagement tripartite a permis le cantonnement à Kidal (nord-est) des hommes du MNLA, l’arrivée début juillet de soldats maliens, puis de l’Administration dans cette ville, dont le MNLA a pris le contrôle en février 2013.

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"Nous, nous sommes dans la logique de cet accord. Nous ne voulons pas nous lancer dans un conflit parce que nous voulons respecter notre parole. (…) Si les attaques se poursuivent, nous prendrons tous les risques sur les positions de l’armée", a prévenu Mahamadou Djeri Maïga.

Jeudi, à Paris, l’état-major de l’armée française a par ailleurs indiqué que lors d’une opération de contrôle, les soldats français avaient découvert "un véhicule qui pouvait servir d’engin explosif" dans une localité entre Gao (nord-est) et Kidal. Le véhicule contenait près d’une tonne d’explosifs et a été détruit par les Français.

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(Avec AFP)

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