Amara Camara : « Les Guinéens de France voteront dans des conditions confortables »

Trois ans après la présidentielle, la Guinée s’apprête à organiser des législatives très attendues pour doter le pays d’une Assemblée élue. En marge de la conférence de presse tenue le 12 septembre à Paris, Amara Camara, l’ambassadeur de Guinée en France, a assuré que tout était prêt pour des élections apaisées. Et ce, malgré la menace de l’opposition politique de reprendre les manifestations. Interview.

Amara Camara, ambassadeur de Guinée en France, le 12 septembre à Paris. © DR

Amara Camara, ambassadeur de Guinée en France, le 12 septembre à Paris. © DR

ProfilAuteur_TresorKibangula

Publié le 12 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Nouveau couac dans le processus électoral en Guinée ? À moins de deux semaines de la tenue des législatives, prévues le 22 septembre pour les Guinéens vivant à l’étranger et le 24 pour ceux de l’intérieur du pays, l’opposition menace de reprendre les manifestations si la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ne procède pas à un "nouvel affichage public des listes électorales assainies". Objectif : permettre aux citoyens de "s’assurer de leur inscription effective et de leur rattachement à des bureaux de vote suffisamment proches de leurs localités respectives".

Mais les clés USB contenant le fichier électoral remis mardi à tous les partis politiques ne suffisent pas à rassurer l’opposition. Le consensus du 3 juillet bat de l’aile. Rachid Ndiaye, conseiller spécial du président Alpha Condé, en séjour à Paris où il a assisté, le 12 septembre, à la conférence de presse de l’ambassade guinéenne sur les législatives, accuse certains partis de l’opposition de vouloir à tout prix retarder la tenue du scrutin, aboutissement selon lui d’"un processus inclusif". Une position partagée par l’ambassadeur guinéen à Paris, Amara Camara, qui affirme, pour sa part, avoir tout mis en œuvre pour que les Guinéens vivant en France votent dans de bonnes conditions.

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Jeune Afrique : L’opposition dit qu’elle ne peut pas vérifier techniquement le fichier électoral qui lui a été transmis sur une clé USB. Il comprendrait près de 250 000 pages reprenant les listes des électeurs. Un report du scrutin est-il possible pour permettre un nouvel affichage public des listes électorales, comme l’exigent certains partis de l’opposition ?

Il ne faut pas que le processus électoral se transforme en un jeu d’enfants. Au départ, l’opposition présentait 10 revendications : neuf ont été concédés par le président de la république. Ces partis d’opposition ont finalement accepté de participer au processus et ont été associés à toutes les décisions. On ne peut pas continuer à reporter indéfiniment les élections. L’avenir du pays en dépend, notamment pour rassurer les investisseurs.

Quelles sont les dispositions prises aujourd’hui pour garantir un scrutin apaisé en France ?

Amara Camara : Lors de la présidentielle de 2010, je n’étais pas encore en fonction à Paris. Il y a eu plusieurs désagréments : tous les électeurs inscrits n’ont pas pu voter, même si certains ont passé toute une journée sous la pluie.

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Pour les législatives du 22 septembre, l’ambassade a pris des dispositions pour que les Guinéens votent dans les conditions confortables. Nous avons loué le Palais des Congrès de Montreuil, une salle de 1 500 m2. La mairie de Montreuil nous a également prêté cinq isoloirs et cinq urnes. Nous serons ainsi capables d’accueillir 4 000 personnes au même moment.

Qu’en est-il des garanties de transparence du scrutin ?

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Avec le concours de la Ceni, nous avons mis sur pied une commission électorale locale, composée de six membres : deux proviennent de la majorité au pouvoir, deux de l’opposition, un de la société civile – président de la Commission – et un de l’ambassade. Tous les vendredis, je les reçois à l’ambassade pour faire le point des avancées et relever ensemble les difficultés rencontrées. Tout a été donc mis en oeuvre pour organiser un scrutin en toute transparence.

Combien d’électeurs sont attendus à Paris, le 22 septembre ?

Aux alentours de 5 000. En tout, quelque 120 000 Guinéens de l’extérieur sont appelés aux urnes pour élire les députés qui les représenteront à l’Assemblée nationale.

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Propos recueillis par Trésor Kibangula

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