Le festival alternatif L’Boulevard fait son grand retour à Casablanca
Après deux ans d’absence pour cause de difficultés financières, L’Boulevard est de retour à Casablanca, du 13 au 22 septembre. Avec une programmation variée mêlant musiques alternatives et cultures urbaines, ce festival atypique entend développer la culture underground au Maroc.
L’Boulevard est de retour à Casablanca. Après deux ans d’absence en raison de soucis financiers, ce festival pas comme les autres fera à nouveau vibrer, du 13 au 22 septembre, la capitale économique marocaine. Comme pour les éditions précédentes, les musiques actuelles et alternatives seront au cœur du programme de cette 14e édition.
Plusieurs groupes alternatifs se produiront pendant une dizaine de jours. Des têtes d’affiche, comme le rockeur algérien Rachid Taha, les jazzmen anglais d’Herbaliser ou les métalleux suédois de Dark Tranquility défileront sur la scène du stade du C.O.C. Les futurs talents de la scène alternative marocaine participeront eux, du 13 au 15 septembre, au concours Tremplin-L’Boulevard, à la Fabrique culturelle des Abattoirs. Sélectionnés au niveau national, 23 groupes – 6 de World Fusion, 6 de rock-métal et 11 de rap/hip-hop – de jeunes musiciens sont en lice. Le jury désignera deux vainqueurs par catégorie. Ils empocheront 10 000 ou 5 000 dirhams (1000 ou 500 euros), enregistreront deux titres et bénéficieront d’une formation de trois jours au Boultek, le siège flambant neuf de l’association EAC-L’Boulevart à Casablanca.
Outre ce programme musical éclectique, L’Boulevard 2013 fera également la part belle aux cultures urbaines. Des démonstrations de sports de rue (skate, rollers, trottinettes et BMX), des expositions, ou encore des représentations de théâtre d’improvisation sont prévues. Cette année, la nouveauté figure du côté du street art. Avec l’initiative "Sbagha Bagha", les graffitis et les peintures murales vont colorer l’avenue des FAR et les murs de l’ancienne medina. Dix graffeurs marocains et espagnols seront aux manettes et encadreront un atelier pour les jeunes casaouis. Enfin, le traditionnel espace Souk accueillera durant tout le festival des associations qui travaillent sur des thématiques de développement social et culturel.
Espace de liberté
Organisé par l’association EAC-L’Boulevart (Éducation artistique et culturelle), L’Boulevard s’est progressivement imposé comme la vitrine de la culture underground marocaine. "Nous sommes un festival alternatif, qui met en avant les musiques et les créations artistiques marginalisées au Maroc, souligne Mohamed "Momo" Merhari, directeur de L’Boulevard. Nous avons créé un espace de liberté, aussi bien pour le public que pour les groupes. C’est par exemple l’un des seuls moments de l’année où on voit des milliers de jeunes métalleux, percés partout, tous en noir, rassemblés à Casa". Définissant son bébé comme "l’antithèse" de Mawazine, qui rassemble chaque année des centaines de milliers de personnes à Rabat, "Momo" affirme que son festival n’est pas un évènement de masse qui cherche à "faire du chiffre". Son public, varié, est majoritairement composé de jeunes de 15 à 30 ans.
Depuis sa création, L’Boulevard fonctionne grâce aux sponsoring et au bénévolat. Avec ses 4,5 millions de dirhams (450 000 euros), son budget est un des moins importants des festivals marocains. L’État, la préfecture, et la ville ne donnent aucune subvention. Ce mode de financement privé, gage d’une certaine indépendance, n’a pas été suffisant pour organiser l’évènement ces deux dernières années. "Certains de nos sponsors ont freiné à cause la crise économique, explique ‘Momo’. Mais on est plus que jamais de retour. L’Boulevard 2013, ca va être dix jours de bonheur !".
Toutes les infos et la programmation détaillée sur le site L’Boulevard 2013.
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Benjamin Roger
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