Zimbabwe : Robert Mugabe reprend le contrôle du gouvernement
Le président Robert Mugabe a dévoilé, mardi 10 septembre, le nouveau gouvernement zimbabwéen. Composé exclusivement de membres de son parti.
![Le président zimbabwéen Robert Mugabe lors de sa cérémonie d’investiture, le 22 août 2013. © Alexander Joe/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/09/11/011092013153747000000mugabenvogvmt.jpg)
Le président zimbabwéen Robert Mugabe lors de sa cérémonie d’investiture, le 22 août 2013. © Alexander Joe/AFP
Cinq semaines après la victoire Robert Mugabe et de son parti aux élections générales du 31 juillet, l’annonce de la formation du gouvernement, mardi 10 septembre, met officiellement fin à la tumultueuse coalition entre le ZANU-PF et le Mouvement pour un Changement Démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai. Cette union avait été scellée en 2008 pour éviter une guerre civile suite à des élections controversées.
Aucun membre du MDC n’a été inclus dans le nouveau gouvernement. Le cabinet se compose exclusivement de fidèles de Mugabe, dont des membres de la vieille garde du parti, certains ayant déjà été ministres à l’Indépendance, en 1980.
Parmi eux, Emmerson Mnangagwa, éléphant du parti présidentiel et partisan de la ligne dure. Longtemps ministre de la Défense, il remplace Patrick Chinamasa à la Justice, tandis que ce dernier rejoint les Finances. Succédant à un membre du MDC, il est récompensé pour son soutien à Mugabe durant les élections.
"Incompétence"
Précédemment ministre de l’Environnement, Francis Nhema obtient le portefeuille de « l’indigénisation » – avec pour mission de maximiser l’accès des Noirs à la propriété et aux capitaux, notamment en imposant aux entreprises étrangères de céder leurs parts à des nationaux -, tandis que Walter Chidhakwa, cousin du président, prend les Mines. Deux personnalités peu expérimentées dans leurs domaines respectifs, selon les analystes.
« C’est un désastre, commente l’économiste zimbabwéen Eric Bloch. Aucun des ministres annoncés pour le moment n’est qualifié pour son poste. Le président Mugabe veut unir son parti, sans prendre en considération les intérêts de son pays. Je suis pessimiste pour l’avenir. »
Dans les années 2000, la politique d’expropriation des fermiers blancs avait plongé le Zimbabwe dans une situation catastrophique, avec une inflation galopante et une pandémie de chômage. Les dernières élections ont prolongé de cinq ans le règne de 33 ans de Robert Mugabe. Son rival Morgan Tsvangirai a rejeté les résultats des dernières législatives pour cause de fraudes généralisées.
(Avec AFP)
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