Poursuite du mouvement de grèves en Afrique du Sud

Les grèves continuent en Afrique du Sud où plus de 160 000 salariés étaient appelés à ne pas travailler cette semaine. Mais le mouvement commence à s’essouffler, avec la reprise dans certains secteurs et la faible mobilisation dans d’autres.

Des employés de stations service en grève à Johannesburg le 9 septembre 2013. © Alexander Joe/AFP

Des employés de stations service en grève à Johannesburg le 9 septembre 2013. © Alexander Joe/AFP

Publié le 10 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Les grèves massives se multiplient dans le pays depuis août, perturbant des pans entiers de l’économie sud-Africaine. Les syndicats dénoncent l’exploitation injuste de la main d’œuvre par les industriels, réticents à améliorer les conditions de travail et les salaires de leurs employés, dans un des pays les plus inégaux du monde.

Les 90 000 ouvriers du bâtiments et des travaux Publiques continuent ainsi leur cessation de travail, qui dure déjà depuis quatorze jours, a confirmé lundi le syndicat NUM (National Union of Mineworkers). Ils espèrent une hausse de 800 rands sur le salaire de base de 4 000 rands (300 euros), a précisé le syndicat, alors que le patronat ne leur propose qu’une augmentation de 400 rands.

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"Améliorer les conditions des travailleurs"

Environ 73 000 employés d’entreprises liées au secteur de l’automobile étaient également appelés grossir les rangs des grévistes. Mais lundi, les pompistes et les mécaniciens de garages de réparation automobile ont peu suivi l’appel à la grève. "Ces salariés qui travaillent aujourd’hui subissent des menaces de leur direction", a soutenu Castro Ngobese, un porte-parole du Numsa (National Union of Metalworkers of South Africa), le syndicat national qui fédère environ un tiers des salariés du secteur.

Le nouveau mouvement réclame des hausses salariales, ainsi que de meilleures conditions de travail. « Nous voulons un accord à deux chiffres. Nous voulons fondamentalement améliorer les conditions des travailleurs » a déclaré le secrétaire général du Numsa , Irvin Jim. Selon lui, les pompistes gagnent entre 14 et 17 rands de l’heure (de 1,40 dollar à 1,70 dollars, soit entre 1 et 1,30 euros de l’heure). Le syndicat voudrait ramener le salaire horaire à 30 rands (soit 76% d’augmentation). Des exigences que le patronat juge  « irréalistes » dans les circonstances économiques actuelles, proposant une hausse de 7%, soit un peu plus que l’inflation. La grève s’accompagne de manifestations au Cap et à Johannesburg.

Accords salariaux

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Par ailleurs, lundi, certains secteurs ont repris le travail. La plupart des 60 000 grévistes du secteur de la construction automobile (6% du PIB et 12% des exportations) ont accepté, après trois semaines, une augmentation de 11,5% cette année et de 10% tous les ans jusqu’à 2015.

De même pour les employés du secteur des mines d’or (3% du PIB et 140 000 emplois), après un accord salarial avec la compagnie Harmony Gold, troisième producteur d’Afrique du Sud, qui a concédé une hausse salariale de 7,5 à 8%. Si le NUM a accepté l’offre, le syndicat rival, l’AMCU (Association of Mineworkers and Construction Union), qui n’avait pas participé au mouvement de grève, a voté dimanche pour des négociations avec la Chambre des mines, et pour une grève au cas où les discussions échoueraient. L’AMCU réclame un quasi-doublement du salaire de base des mineurs.

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Les mouvements de grève n’ont pour le moment pas été aussi violents que ceux de l’année dernière. En août 2012, 34 mineurs avaient été tués et 78 blessés lors d’un affrontement avec la police à la mine de platine de Lonmin à Marikana, dans le nord du pays.

(Avec AFP)

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