Centrafrique : des villages incendiés dans le Nord, le HCR dénonce un « vide sécuritaire »

Une équipe du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est rendue la semaine dernière dans le nord de la Centrafrique. Elle a « trouvé sept villages incendiés et désertés, un huitième village à moitié incendié, et les villageois cachés dans la brousse », a expliqué, vendredi 6 septembre, une porte-parole de l’agence onusienne.

Un camp de réfugiés venant de Centrafrique, à Nangungue, dans l’est du Cameroun. © AFP

Un camp de réfugiés venant de Centrafrique, à Nangungue, dans l’est du Cameroun. © AFP

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Publié le 6 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

"Agressions physiques, extorsions, de pillages, arrestations arbitraires, tortures commis par des hommes armés". Les témoignages recueillis par une équipe du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) dans le nord de la Centrafrique sont accablants.

L’équipe de l’agence onusienne qui s’est rendue la semaine dernière à Paoua, une ville située à 500 km de la capitale Bangui, a "trouvé sept villages incendiés et désertés, un huitième village à moitié incendié, et les villageois cachés dans la brousse", a expliqué, vendredi 6 septembre, une porte-parole du HCR, Melissa Fleming.

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Le HCR n’est pas en mesure de dire qui sont les auteurs des exactions mais il s’agit peut-être de "représailles" exercées contre les villageois à la suite à de violences ayant eu lieu les semaines précédentes, a-t-elle dit.

>>>>Lire aussi : Centrafrique, vers une mise sous tutelle

L’agence onusienne déplore le "vide sécuritaire" qui existe dans cette région où les informations remontent au compte-goutte et qui profite à des groupes armés n’ayant rien à voir avec la politique. L’équipe du HCR a dénoncé une généralisation des violations des droits de l’homme.

De fait, les tensions entre la Séléka et les populations du nord du pays se sont accrues ces dernières semaines. Le 16 août près de Bouar, après que l’un d’eux ait été tabassé par des ex-rebelles, un groupe d’autodéfense -se faisant appelé les "jeunes archers"- a tué 4 soldats dont le chef du contingent. La réponse de la Séléka ne s’est pas fait attendre. Selon un religieux présent dans la région, des renforts sont arrivés de plusieurs villes avoisinantes et ont pillé le village le lendemain matin. "Il y a eu des morts d’une part et d’autre et au moins 1 800 maisons ont été brûlées. Les gens sont très fatiguées et l’absence des autorités demeure un problème", précise-t-il à Jeune Afrique.

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Autre accrochage à Ngaoundaye (600 km de Bangui, à la frontière du Cameroun et du Tchad). Dans la nuit de mardi 27 août, des bergers peuls qui se rendaient à Mbaimboum pour vendre leurs bœufs ont été attaqués par des éléments armés se réclamant de la Séléka. Bilan : sept morts et deux blessés.

"Déplacements massifs"

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Ces violences ont provoqué des "déplacements massifs", a déclaré Melissa Fleming. Des milliers de personnes ont fui cette zone depuis que des violences y ont éclaté le mois dernier, ajoute le HCR sans être en mesure de dire exactement combien.

Mercredi, l’agence onusienne avait enregistré 3 020 déplacés dans la région, ce qui porte à près de 209 000 le nombre de nouveaux déplacés enregistrés depuis décembre, a indiqué Melissa Fleming. Au total, plus de 62 000 réfugiés centrafricains supplémentaires ont été enregistrés dans la région depuis septembre 2012, selon le HCR.

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Par Vincent Duhem

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