Mis à jour à 21h55.

Au Mali, la restauration de l’État commence par le sommet. Officiellement investi le 4 septembre, Ibrahim Boubacar Keïta ne peut pas loger au palais présidentiel comme prévu. Plusieurs parties dudit bâtiment, dont celles qui devront servir de domicile au nouveau président, ont été détruites et pillées par les putschistes du 22 mars 2012. Depuis un an, rien n’a été entrepris. Le coût des travaux est estimé à "environ 4 milliards de Franc CFA" par Diarra Diakité, conseiller à la présidence. Soit 6 millions d’euros.

"Aucun marché n’a été attribué pour la reconstruction", confirme Diakité. Les autorités prévoient "au moins un an" pour mener à bien les travaux, selon le journal officiel L’Essor. IBK peut tout de même se servir de ses bureaux au secrétariat de la présidence à Koulouba. Mais il continue pour le moment de loger dans son vaste domicile privé du quartier de Sébénikoro, à Bamako, où la sécurité a été renforcée depuis son élection.

Arrangement

« Cette situation ne peut pas perdurer, sa résidence ne répond pas aux critères sécuritaires d’un chef d’État », peste l’un des conseillers d’IBK. De fait, à Bamako aucun endroit n’est disponible pour accueillir le nouveau président. « La seule propriété de l’État qui pourrait faire l’affaire est l’ancienne résidence du Premier ministre, occupée par Dioncounda Traoré lorsqu’il était président de la transition. Mais, sans entrer dans les secrets de l’État, il me semble qu’il y a eu un arrangement entre IBK et Traoré pour que ce dernier puisse rester dans ce domicile, pour sa retraite de président », dit le même proche d’IBK.

Façade du bâtiment en travaux. © Baba Ahmed pour J.A.

En attendant la restauration du palais, la seule solution provisoire est donc l’ancien domicile officiel des présidents Moussa Traoré et ATT. Situé au quartier de la « Base B », non loin de la résidence Dioncounda Traoré, celui-ci n’est cependant pas prêt. « L’endroit était en chantier, mais les travaux ont été suspendus pendant un moment car le contrat d’attribution du marché n’était pas clair. Il faut les poursuivre et je n’ai aucune idée du temps qu’il faudra pour les finir », explique Mamadou Camara, porte-parole de campagne d’IBK. "La fin des travaux est prévue dans deux mois environ" assure de son côté Lou, le chef de chantier chinois.

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Par Baba Ahmed, à Bamako