Le Kenya va-t-il quitter la CPI ?
Le Parlement du Kenya se penchait, jeudi 5 septembre, sur un possible retrait de la Cour pénale internationale (CPI). Le procès du vice-président William Ruto doit débuter le 10 septembre, et celui du chef de l’État, Uhuru Kenyatta le 12 novembre.
Mis à jour le 05/09 à 15h30
Et si le Kenya se retirait de la Cour pénal internationale (CPI) ? Alors que le procès du vice-président William Ruto doit débuter le 10 septembre à La Haye, les parlementaires débattaient, jeudi 5 septembre, d’un possible retrait de leur pays du Traité de Rome de 1998 qui fonde la juridiction internationale.
"Nous voulons que les Kenyans fassent parti des millions de personnes qui ne sont pas liés à la CPI. L’Inde, la Chine, les États-Unis n’ont pas ratifié le traité", a déclaré, mercredi 4 septembre, Aden Duale, le chef de la majorité à l’Assemblée nationale, qui est à l’origine de la proposition.
"Ma motion n’a aucun rapport avec les procès de Uhuru et Ruto", a-t-il précisé. Il a en partie raison : le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah, a déclaré que la décision du parlement kenyan n’aurait aucune incidence sur les instructions en cours. "Un retrait a un effet sur le futur, jamais sur le passé".
"Pourquoi maintenant ?"
Les députés kényans sont divisés. Ceux proches de la Coalition for Reforms and Democracy (CORD), qui regroupe 11 partis politiques, ne sont pas favorables à un retrait de la CPI. "Nous devons nous y opposer. Pourquoi maintenant ? Ça n’aura aucun impact", a estimé Junet Mohammed, député d’un des partis membres de la coalition.
La CPI avait décidé en 2012 de poursuivre, dans deux procès séparés, des membres de chacun des camps qui s’étaient affrontés lors des violences ayant suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki fin 2007. Ces heurts, les plus graves de l’histoire du Kenya indépendant, avaient fait plus de 1 000 morts et plus de 600 000 déplacés.
Dans la première affaire, William Ruto, 46 ans, est poursuivi avec le présentateur de radio Joshua Arap Sang pour meurtres et persécutions, notamment. Dans la deuxième, le président, Uhuru Kenyatta, 51 ans, est poursuivi, entre autres, pour meurtre, viol et persécution. Son procès s’ouvrira le 12 novembre.
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Par Vincent Duhem
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