Immigration, homosexualité : Cécile Kyenge sur tous les fronts
En visite au festival de cinéma de Venise, la ministre de l’Intégration italienne, Cécile Kyenge, d’origine congolaise, a réaffirmé mardi sa volonté de soutenir l’instauration du droit du sol en Italie. Elle s’est également prononcée en faveur de la suppression des mots « père » et « mère » dans les documents scolaires, pour annuler toute distinction entre couples hétérosexuels et homosexuels.
C’est un cheval de bataille qui lui a valu bien des insultes en Italie. Présente, mardi 3 septembre, au festival de la Mostra de Venise, Cécile Kyenge, ministre de l’Intégration italienne, a affirmé son engagement pour la reconnaissance du droit du sol en Italie, en faveur des enfants d’immigrés. "N’appelez pas étrangers les enfants nés de familles immigrées et donnez-leur la citoyenneté honoraire", a-t-elle plaidé, expliquant lutter contre le danger d’un "complexe d’infériorité", explique La Nuova di Venezia.
À l’heure actuelle, un enfant né sur le sol italien de parents étrangers doit y avoir vécu trois ans avant de pouvoir demander sa naturalisation – une fois sa majorité atteinte. La proposition de Kyenge est loin de faire l’unanimité. La Ligue du Nord qui, ces dernières années, a mené une bataille anti-immigration, mais aussi de nombreux représentants du centre-droit, s’y opposent. Même au sein du gouvernement, les soutiens restent peu nombreux, le débat étant jugé trop risqué en l’absence de majorité au Parlement.
"Je me suis toujours battu pour l’égalité"
Ancienne ophtalmologue, arrivée en Italie à l’âge de 18 ans, Cécile Kyenge n’en est pas à une polémique près. À Venise, non contente de relancer le débat sur le droit du sol, elle s’est également prononcée en faveur de la suppression des mots "père" et "mère" dans les documents scolaires, apportant son soutien à une proposition de la ville de Venise. Celle-ci suggère d’utiliser "genitore" ("parent") à la place. L’objectif : annuler toute distinction entre couples de parents hétérosexuels et homosexuels. "Je me suis toujours battu pour l’égalité des chances. Si c’est une proposition qui la renforce, je suis d’accord", a déclaré Kyenge.
En août, l’Italie avait été secouée par la mort d’un jeune homosexuel de 14 ans ayant mis fin à ses jours après avoir expliqué avoir été la cible de moqueries de la part de ses amis sur son orientation sexuelle. La mort du jeune homme, loin d’être un cas isolé, avait mis en lumière un phénomène très répandu en Italie. Contre le racisme et l’homophobie, le combat de Cécile Kyenge n’est pas gagné.
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Par Mathieu OLIVIER
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