Soudans : réconciliation à Khartoum entre Salva Kiir et Omar el-Béchir
Le président soudanais, Omar el-Béchir, s’est engagé à ne pas fermer ses oléoducs au pétrole sud-soudanais, lors d’une rencontre avec son homologue du Soudan du Sud, Salva Kiir, mardi à Khartoum.
![Le président du Soudan du Sud,Salva Kiir (g), et Omar el-Béchir (d) à Khartoum, le 3 septembre. © AFP/Ashraf Shazly](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/09/04/004092013090501000000efer.jpg)
Le président du Soudan du Sud,Salva Kiir (g), et Omar el-Béchir (d) à Khartoum, le 3 septembre. © AFP/Ashraf Shazly
La première visite du président du Soudan du Sud, Salva Kiir, à Khartoum depuis octobre 2011 aura donc été salvatrice. Mardi 3 septembre, son homologue soudanais, Omar el-Béchir, s’est engagé à respecter tous les accords signés entre les deux pays rivaux, soulignant que cela comprenait "le transit de pétrole sud-soudanais par les infrastructures soudanaises".
Cette décision met fin à trois mois d’incertitude. Accusant Juba de soutenir des rebelles sur son territoire, Khartoum avait menacé en juin d’interrompre le transport de brut, dont le Sud détient 75% des réserves depuis la partition en juillet 2011 mais qui ne peut être exporté sans transiter par les infrastructures du Nord. L’ultimatum, reporté deux fois, devait prendre fin vendredi.
"Nous respectons tous les accords, (…) et nous sommes déterminés à les appliquer comme un tout", a déclaré Omar el-Béchir qui a accueilli Salva Kiir lors de son arrivée à l’aéroport de Khartoum.
Le président sud-soudanais s’est engagé à faire de même et a démenti tout soutien à des rebelles combattant de l’autre côté de la frontière. "Nous ne soutenons pas les rebelles et cela peut se vérifier", a-t-il assuré.
Nos "deux pays ne peuvent pas toujours rester sur le pied de guerre. S’ils le font, ils ne pourront offrir de services publics à leurs citoyens", a-t-il souligné lors d’une session à laquelle participaient Omar el-Béchir et plusieurs ministres des deux Soudans. "Nous devons tourner la page et commencer une nouvelle ère", a encore affirmé Salva Kiir. "Ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord en septembre (2012) doit marquer la fin de tout conflit".
Le cas Abyei
Omar el-Béchir a assuré que son pays cherchait à maintenir de bonnes relations avec son voisin du Sud.
Dans un communiqué commun à la clôture du sommet, les deux chefs d’État se sont par ailleurs engagés à construire rapidement des institutions à Abyei "afin d’ouvrir la voie aux présidents pour qu’il décident du statut final de cette région", revendiquée par les deux pays.
En mars, les deux pays voisins avaient commencé à mettre en œuvre neuf accords qu’ils avaient signés en septembre dernier. Ces accords comprenaient notamment une zone tampon démilitarisée le long de leur frontière qui n’est pas démarquée.
Ils avaient également permis la reprise du transit de pétrole du Soudan du Sud vers le Nord, en contrepartie d’un droit de passage salutaire pour l’économie soudanaise, ainsi qu’une libre circulation des personnes et des biens.
Mais au printemps dernier et alors que les relations entre Juba et Khartoum semblaient s’améliorer, une coalition de mouvements rebelles, le Front révolutionnaire soudanais, avait repris ses opérations. Khartoum avait en conséquence gelé l’application des neuf accords en juin.
(Avec AFP)
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