Mary Robinson, envoyée spéciale de l’ONU pour les Grands Lacs : « le M23 doit désarmer »

À Goma, où elle s’est rendue lundi, l’envoyée spéciale de l’ONU pour les Grands Lacs Mary Robinson a exhorté les rebelles congolais du Mouvement du 23-Mars (M23) à « cesser la violence » et à se « désarmer comme le Conseil de sécurité (de l’ONU) l’a demandé ».

Mary Robinson, le 31 juillet 2013 à Nairobi. © AFP

Mary Robinson, le 31 juillet 2013 à Nairobi. © AFP

Publié le 3 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

L’envoyée spéciale de l’ONU pour les Grands Lacs, Mary Robinson, était à Goma lundi. Elle a exhorté les rebelles congolais du Mouvement du 23-Mars (M23) à "cesser la violence" et à se "désarmer comme le Conseil de sécurité (de l’ONU) l’a demandé".

On a essayé "une réponse militaire qui a réussi", maintenant "il y a une fenêtre de possibilités politiques", a-t-elle ajouté après avoir rencontré Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu, la province dont Goma est la capitale. Traduisant la lassitude d’une partie de la population, Julien Paluku a répondu que les "pourparlers" étaient "inopportuns" et que, "faute d’une offensive militaire", ses administrés attendaient "purement et simplement la dissolution" du M23.

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Le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23, a immédiatement réagi aux déclarations de l’envoyée spéciale de l’ONU : "Nous sommes prêts à déposer les armes" uniquement "si le gouvernement de Kinshasa répond à notre revendication légitime", a-t-il déclaré.

La visite de Mary Robinson intervient alors que le rapport de force a tourné en faveur de l’armée congolaise. Du 23 au 30 août, les FARDC, appuyées par la brigade d’intervention de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco), ont repris l’offensive contre le M23. Vendredi, la rébellion s’est repliée de la ligne de front, alors à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma, pour regagner Kibumba, à une trentaine de kilomètres de la ville, qui semblait desserrée de son étau lundi.

Offensive sur Kibumba?

Un officier supérieur de l’armée a toutefois affirmé sous le couvert de l’anonymat qu’une offensive sur Kibumba était prévue "dans un futur proche".

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Dans un communiqué, le M23 a accusé le gouvernement d’avoir "déjà amassé des troupes et des chars de combat, afin d’ouvrir un nouveau front militaire à Mabenga", localité située à quelque 90 kilomètres au nord de Goma. Une source militaire occidentale a également affirmé à l’AFP que des chars de l’armée ont été déployés récemment aux abords de Mabenga.

Le porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, a affirmé pour sa part qu’après les "combats terribles" de la semaine précédente, les troupes de Kinshasa devaient "consolider l’Est sachant que le Rwanda est derrière".

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L’ONU accuse le Rwanda et l’Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir le M23, ce que les deux pays intéressés démentent. L’envoyée spéciale de l’ONU se rendra à Kampala mercredi. Elle doit assister au un sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), avant de prendre la direction de Kigali, vendredi.

Il est "très important" que chaque pays signataire de "l’accord-cadre soit sérieux", a-t-elle encore dit, faisant référence au document signé fin février et par lequel 11 pays africains, dont le Rwanda et l’Ouganda, se sont engagés à ne soutenir aucun groupe armé dans l’Est congolais.

(Avec AFP)

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