Inondations au Mali : plus de 20 morts et des milliers de sans-abris à Bamako

La capitale malienne était, jeudi 29 août, la proie de spectaculaires inondations dues à des pluies torrentielles tombées la veille. Le bilan fait état de  plus de 20 morts et de milliers de personnes sans abri.

Le 28 août 2013 d’un quartier inondé de Bamako, à la suite de pluies torrentielles. © AFP

Le 28 août 2013 d’un quartier inondé de Bamako, à la suite de pluies torrentielles. © AFP

Publié le 30 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Le bilan des inondations provoquées par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la capitale malienne est terrible. Selon Alassane Bocoum, directeur national du Développement social au ministère de l’Action humanitaire, 23 corps identifiés ont été transportés dans deux établissements de santé de Bamako, ville de plus de 2,5 millions d’habitants. Il a ajouté que les autorités avaient aussi enregistré des "milliers de sinistrés et une centaine de maisons" détruites par les eaux, dont la quantité était inhabituelle pour la saison des pluies.

Les services météorologiques du Mali ont annoncé avoir relevé 85 mm d’eau mercredi à leur station de référence de Sotuba, à Bamako. Selon un spécialiste interrogé jeudi par l’AFP, la moyenne maximale tourne autour de 50 mm pour la saison des pluies.

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D’après Alassane Bocoum, des précipitations importantes ont été enregistrées dans des localités de l’intérieur du Mali mais sans causer de dégâts importants. "Il a beaucoup plu à Tessalit (extrême nord-est), mais rien de grave" n’y a été enregistré et "en dehors de Bamako, aucune inondation majeure n’a été signalée", a-t-il expliqué. Les zones touchées sont généralement situées dans de vieux quartiers marécageux où les habitations sont pour la plupart en banco (terre séchée) ou dans des lits de cours d’eau. Parmi elles, les quartiers de Banconi (est), Lafiabougou et Taliko (ouest).

Construite dans une cuvette entourée de collines, la ville de Bamako est située sur les rives du fleuve Niger et comprend de nombreuses zones marécageuses occupées à la faveur de l’urbanisation.

"Parer à l’urgence"

La télévision publique malienne ORTM a diffusé jeudi des images apocalyptiques de certains quartiers, avec des maisons éventrées, des biens éparpillés, des véhicules emportés par les eaux ou des pompiers et habitants formant une chaîne et s’aidant d’une corde pour secourir d’autres habitants piégés par les eaux.

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Selon un habitant de Taliko, les eaux de pluie ont envahi sa maison jusqu’à la hauteur des genoux. Il a mis en cause la spéculation foncière et des pratiques véreuses de certains responsables municipaux, qui ont vendu des terrains à usage d’habitation jusque dans des lits de marigot.

Des sans-abri sont accueillis sur plusieurs sites, essentiellement des écoles qui ont été dotées de matériels d’hébergement d’urgence par des municipalités, des services sociaux ou des organisations de secours dont la Croix-Rouge malienne. Beaucoup de sinistrés refusaient toutefois de quitter leurs quartiers.

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"Un groupe de veille a été mis en place pour sensibiliser les populations à abandonner les habitations généralement construites en banco qui risqueraient de s’effondrer", a encore affirmé Alassane Bocoum.

Les déplacés des inondations ont par ailleurs reçu jeudi la visite de plusieurs ministres, parmi lesquels celui de l’Administration du territoire (Intérieur), Moussa Sinko Coulibaly. "Nous avons voulu apporter notre solidarité, notre compassion aux familles des victimes" et envisager les moyens de "renforcer les mesures qui ont déjà été prises depuis hier (mercredi) par les mairies" et diverses structures de secours d’urgence, a déclaré Moussa Sinko Coulibaly à la presse après sa visite. "Ce qu’il fallait faire, c’était parer à l’urgence" en utilisant les écoles disponibles en raison des vacances scolaires, "nous allons mettre à profit" toute la période avant la rentrée des classes, généralement en octobre, "afin de définir les solutions sur le long terme", a-t-il dit, sans plus de détails.

(Avec AFP)

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