Sadio Mané, espoir montant du football sénégalais
Transféré de Metz au Red Bull Salzbourg au cœur de l’été 2012 pour 4 millions d’euros alors qu’il était quasiment inconnu, Sadio Mané est à 21 ans un des joueurs sénégalais les plus prometteurs de sa génération.
Alain Giresse, le sélectionneur des Lions de la Teranga, à qui on avait soutiré le numéro de téléphone du casamançais tout en lui demandant son avis de technicien sur le joueur, avait prévenu en rigolant : "Il est sympa, mais pour le joindre, ce n’est pas toujours simple". Cette fois-ci, Sadio Mané a pourtant vite répondu, avant de prendre un avion pour la Lituanie, où il disputera jeudi soir, avec le Red Bull Salzbourg, un match de Ligue Europa face au Zalguiris Vilnius. "Avec cinq buts d’avance (5-0 à l’aller), on devrait pouvoir se qualifier", pronostique Mané, qui a profité de l’opération portes ouvertes de la défense balte pour inscrire son premier but de la saison.
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Ce retard pris à l’allumage, – pour celui qui avait marqué dix-neuf fois toutes compétitions confondues – pour sa première année autrichienne, le contrarie un peu. "Je ne sais pas si je ferai aussi bien, mais je dois être plus réaliste devant le but", insiste-t-il. C’est exactement l’avis de Giresse, qui rappelle utilement que Mané est jeune (21 ans), et donc loin d’avoir terminé son apprentissage. "On ne peut pas lui demander de tout bien faire à son âge. Il est encore perfectible. Parfois, il ne fait pas le bon choix. Il tire au lieu de faire une passe, ou inversement. Mais c’est un joueur de qualité, qui a une vraie qualité de dribble, qui va vite et est bon techniquement." Tout ce qu’avait remarqué l’Allemand Ralf Rangnick, le directeur technique des Red Bull Salzbourg. "Il était venu me superviser quand je jouais à Metz, puis lors des jeux Olympiques de Londres en 2012".
La Casamance, Dakar, la Lorraine et l’Autriche
Mané pourrait rendre des services à une équipe évoluant dans un championnat plus relevé
Et c’est dans les ultimes heures du mercato estival de l’année dernière que le destin du natif de Sédhiou s’est accéléré, un peu moins de deux ans après son arrivée en Europe. "J’ai commencé le foot dans la rue, puis j’ai intégré vers 16 ans Génération foot, un centre de formation basé à Dakar ( d’où est sorti Papiss Cissé, l’attaquant sénégalais de Newcastle United), partenaire de Metz." Metz, club relégué en National, finit alors par accepter les 4 millions d’euros que Salzbourg, racheté en 2005 par la société Gmbh, productrice la boisson énergisante Red Bull, lui propose. "Le montant du transfert m’a un peu étonné. Mais ce n’est pas trop mon affaire. J’ai tout de suite pensé que le championnat autrichien serait une bonne façon de franchir des paliers. Ici, il y a moins de pression qu’en Allemagne ou en France, mais j’ai vite vu ce club, qui joue régulièrement la Coupe d’Europe, avait des moyens importants et donc des ambitions. Et mon adaptation s’est faite rapidement." Ce choix sportif, Giresse l’estime "intéressant", même si le sélectionneur du Sénégal est persuadé que Mané pourrait "rendre des services à une équipe évoluant dans un championnat plus relevé."
L‘ancien milieu de terrain de l’Équipe de France, nommé en janvier dernier à la tête des Lions de la Teranga, a découvert ce joueur lancé en sélection par son prédécesseur, Joseph Koto, le 25 mai 2012, lors d’un match au Maroc. Et depuis qu’il occupe le banc des Lions, il n’a jamais cessé de convoquer celui incarne avec quelques autres la nouvelle génération sénégalaise. "Le coach me fait confiance. Je suis arrivé en équipe nationale à un moment compliqué, puisqu’elle venait de rater la CAN 2012. Puis nous n’avons pas réussi à nous qualifier pour celle de 2013", rappelle Sadio Mané, entre quelques coups de fil passés à sa famille, éparpillée entre Dakar et la Casamance, et qu’il aide tous les mois à améliorer l’ordinaire. Le 7 septembre, sur le terrain neutre de Marrakech, le Sénégal tentera face à l’Ouganda de se qualifier pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 (11-15 octobre et 15-19 novembre). "On a les qualités pour y parvenir. Mais l’Ouganda, c’est un piège. Alors, attention…"
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