Un ministre soudanais recherché par la CPI présent à l’investiture de Djotodia

Visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, le ministre soudanais de la Défense nationale, Abd el-Rahim Muhammad Hussein, était présent le 18 août à Bangui lors l’investiture de Michel Djotodia. Dans un communiqué publié lundi 27 août, l’Union européenne a estimé que ceci constituait « une violation des obligations de la République centrafricaine en tant que partie au Statut de Rome ».

Le ministre soudanais de la Défense, Abdel Rahim Mohammed Hussein, le 12 septembre 2011 à Khartoum © AFP/Ashraf Shazly

Le ministre soudanais de la Défense, Abdel Rahim Mohammed Hussein, le 12 septembre 2011 à Khartoum © AFP/Ashraf Shazly

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Publié le 27 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Dimanche 18 août, les présidents tchadien et congolais, Idriss Déby Into et Denis Sassou Nguesso, n’étaient pas les seules personnalités politiques régionales présentes lors de l’investiture de Michel Djotodia à Bangui. Le ministre soudanais de la Défense, Abd el-Rahim Muhammad Hussein, avait également fait le déplacement pour représenter le chef de l’État, Omar el-Béchir.

Sa présence dans la capitale centrafricaine n’a pas été du goût de tous. Car, Abd el-Rahim Muhammad Hussein fait partie, avec Omar el-Béchir, des cinq dignitaires soudanais visés par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Un mandat délivré le 1er mars 2012 pour sept chefs de crimes contre l’humanité (persécution, meurtre, transfert forcé, viol, actes inhumains, emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté et torture) et six chefs de crimes de guerre (meurtre, attaques contre la population civile, destruction de biens, viol, pillage et atteintes à la dignité de la personne).

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À l’époque, Karthoum avait estimé que cette décision n’avait "aucune importance". Abd el-Rahim Muhammad Hussein est un fidèle de Omar el-Béchir. Ancien ministre de l’Intérieur, il fut également son représentant spécial au Darfour à l’époque des faits qui lui sont reprochés, en 2003 et 2004.

Statut de Rome

Dans un communiqué publié le 27 août, l’Union européenne s’est dite "préoccupée par la non-application du mandat d’arrêt contre le ministre soudanais de la Défense nationale. Ceci constitue une violation des obligations de la République centrafricaine en tant que partie au Statut de Rome".

La présence de ce proche de Omar el Béchir à Bangui intervient alors que relations entre la RCA et son voisin soudanais font l’objet de nombreuses interrogations. Si un soutien de Karthoum au régime de Bangui n’est pas totalement avéré, la présence de soldats de nationalité soudanaise dans l’entourage du président de la transition, Michel Djotodia, perturbe les capitales de la sous-région.

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Dans un rapport du Pentagone daté du 2 juillet et classé Top Security N°1, les États-Unis se sont également inquiétés d’une influence soudanaise (et, indirectement, iranienne) sur l´ex-rébellion Séléka.

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Par Vincent Duhem

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