Réseaux sociaux : « Twitter est un formidable relais de proximité pour les politiques »
Twitter est devenu un élément incontournable de la communication politique en Afrique. Néanmoins, les personnalités politiques francophones sont encore à la traîne par rapport à leurs homologues de langue anglaise. Explications avec Catherine Dernis, directrice conseil de l’agence de communication Hopscotch Système Africa, qui collabore avec des dirigeants africains.
Jeune Afrique : Un président africain peut-il aujourd’hui se passer de Twitter ?
Catherine Dernis : Tout président qui se veut moderne doit s’attacher à utiliser ces moyens de communication. Parmi les réseaux sociaux, Facebook est une page qui rassemble des fans, ce qui suggère un partage de valeurs et une dimension affective, un esprit communautaire. Twitter a davantage une dimension informative. Twitter est un formidable relais de proximité pour diffuser de l’information et la pousser. Avec une bonne utilisation de Twitter, un pays devient média : il peut choisir de diffuser une information de proximité et, surtout, il peut relayer les programmes portés par ses différents ministères. Il affirme à la fois une parole et une détermination politique.
Comment expliquez-vous que Twitter ait plus d’importance dans les pays africains anglophones ?
Une question de culture peut-être, mais plutôt de moyens : les pays les plus connectés aujourd’hui sont d’abord ceux qui présentent les meilleures croissances. Et ils sont souvent anglophones (Nigéria, Botswana, Ghana…)
Les francophones n’ont-ils pas également intérêt à tweeter en anglais, ou au moins dans les deux langues, pour toucher une population plus large ?
Pour les hommes politiques, une communication en anglais a moins de sens que pour les responsables économiques et d’entreprise. Les hommes politiques s’adressent par leur compte Twitter d’abord à leurs citoyens, à leurs électeurs, à leurs partisans. Ils doivent donc s’adresser dans la langue officielle du pays. Mais on peut imaginer des comptes animés en langue locale à partir du moment où elle est fédératrice pour un pays. Oui pour le lingala ou le wolof, non pour le baoulé ou le bambara par exemple. Par ailleurs, les hommes politiques d’Afrique francophone sont très attachés à la francophonie.
Propos recueillis par Mathieu OLIVIER
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