Égypte : « Vendredi des martyrs » pour les pro-Morsi, Moubarak placé dans un hôpital militaire

Au lendemain de la libération conditionnelle de l’ancien président Hosni Moubarak, la confrérie islamiste des Frères musulmans a appelé à de nouvelles manifestations, vendredi 23 août.

Hosni Moubarak lors de son vers un hôpital militaire, le 22 août 2013 au Caire. © AFP

Hosni Moubarak lors de son vers un hôpital militaire, le 22 août 2013 au Caire. © AFP

Publié le 23 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Orphelins d’une bonne partie de leur direction, les Frères musulmans ont appelé à un nouveau "vendredi des martyrs". De grandes manifestations sont prévues, mais des doutes subsistent sur la capacité des partisans de Mohamed Morsi à mobiliser après l’arrestation des chefs de la confrérie et la mort de centaines de partisans du président déchu.

Jeudi, l’ancien chef de l’État Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire début 2011, a quitté sa prison de Tora. Il est désormais assigné à résidence dans un hôpital militaire du Caire, avant la reprise dimanche de son procès pour meurtre de manifestants.

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Pour Washington, le sort de Hosni Moubarak relève des affaires intérieures de l’Égypte. Quant au cas du président déchu Mohamed Morsi, toujours détenu au secret par l’armée et accusé de complicité de meurtres, "notre position reste la même: nous pensons qu’il devrait y avoir un processus pour sa remise en liberté", a déclaré la porte-parole du département d’État, Jennifer Psaki.

Hosni Moubarak, qui a dirigé pendant plus de 30 ans l’Égypte, reste accusé et son procès pour "meurtre de manifestants" lors de la révolte de janvier-février 2011, reprendra dimanche au Caire. Il est aussi inculpé dans d’autres affaires de corruption et attend son jugement.

Après l’annonce de la sortie de prison de l’ex-président, la Suisse a annoncé qu’elle allait à nouveau se pencher sur le dossier du gel des fonds de Hosni Moubarak, soit 700 millions de francs suisses (583 millions d’euros).

Engrenage de la violence

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C’est également dimanche que doit s’ouvrir le procès des dirigeants des Frères musulmans arrêtés par l’armée. Le Guide suprême Mohamed Badie et ses deux adjoints, Khairat al-Chater et Rachad Bayoumi, doivent comparaître pour "incitation au meurtre" de manifestants anti-Morsi qui avaient attaqué le QG des Frères musulmans le 30 juin, journée de mobilisation massive pour réclamer le départ de Mohamed Morsi.

La libération conditionnelle de Moubarak intervient alors que l’armée et la police mènent depuis plus d’une semaine une campagne de répression sanglante des manifestations des pro-Morsi. Depuis une semaine, près d’un millier de personnes ont péri et plus d’un millier d’islamistes ont été arrêtés. Le dernier en date est Ahmed Aref, porte-parole de la confrérie.

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Face à cet engrenage de la violence, l’Union européenne a décidé la suspension des licences d’exportation vers l’Égypte d’équipements sécuritaires et d’armes et va réexaminer l’aide importante qu’elle apporte au Caire.

Washington fait également peser la menace d’une rupture des aides financières, mais l’Arabie saoudite a promis qu’elle compenserait avec ses alliés du Golfe tout arrêt de l’aide occidentale. Alors que la répression fait craindre un retour des islamistes à la clandestinité et une radicalisation de leur frange la plus dure, 25 policiers ont été tués lundi dans le Sinaï, l’attentat le plus meurtrier depuis des années contre la police.

Enfin, Human Rights Watch a dénoncé des attaques contre 42 églises et de nombreuses écoles, maisons et entreprises tenues par des coptes, les chrétiens d’Égypte, et rapporté des témoignages accusant les forces de l’ordre d’avoir été absentes lors de ces attaques confessionnelles.

(Avec AFP)

 

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