Tunisie : Ennahdha fait un pas vers la mise en place d’un gouvernement apolitique
À la sortie d’une rencontre avec les représentants de l’UGTT, jeudi 22 août, Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir, a annoncé accepter le dialogue sur la base de l’initiative proposée par la centrale syndicale.
![Le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, à Carthage le 3 août 2013. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/08/22/022082013124849000000008082013085949000000ennahda.jpg)
Le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, à Carthage le 3 août 2013. © AFP
Après un mois de crise politique, les islamistes d’Ennahdha ont fini par plier. Jeudi matin, après une nouvelle séance de pourparlers entre Rached Ghannouchi, leader de la formation islamiste, et Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), les deux parties ont annoncé qu’elles étaient tombées d’accord sur l’initiative de la centrale syndicale pour sortir le pays du chaos.
La proposition de sortie de crise formulée par l’UGTT prévoit, entre autres, la mise en place d’un gouvernement apolitique et le maintien de l’Assemblée nationale constituante (ANC).
"Le mouvement Ennahdha accepte la proposition du (syndicat) UGTT comme point de départ pour résoudre la crise politique dans le pays", a indiqué le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, à la sortie de son entretien avec Houcine Abassi. "Le mouvement Ennahdha a accepté l’initiative de l’UGTT comme base pour le début du dialogue national", a pour sa part confirmé le dirigeant syndical.
D’après des sources proches du dossier contactées par Jeune Afrique, Rached Ghannouchi aurait accepté la formation d’un gouvernement de technocrates mais obtenu que ce nouveau cabinet soit dirigé par un membre d’Ennahdha. Le leader islamiste aurait également consenti à revenir sur les récentes nominations de différentes personnalités proches de son parti dans l’administration tunisienne. En échange, il aurait décroché la garantie que les responsables d’Ennahdha soupçonnés de corruption ou de détournements ne soient pas judiciairement inquiétés par le futur nouveau gouvernement.
___
Benjamin Roger
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Origines algériennes de Jordan Bardella : enquête sur un tabou
- Après l’Algérie, le Maroc : nouvelles révélations sur les liens de Jordan Bardella avec le Maghreb
- Au Burkina Faso, la fuite en avant répressive d’Ibrahim Traoré
- Maroc : mort de la princesse Lalla Latifa, mère de Mohammed VI
- Au Sénégal, Diomaye Faye et Sonko face au déluge