Tunisie : Ennahdha fait un pas vers la mise en place d’un gouvernement apolitique
À la sortie d’une rencontre avec les représentants de l’UGTT, jeudi 22 août, Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir, a annoncé accepter le dialogue sur la base de l’initiative proposée par la centrale syndicale.
Après un mois de crise politique, les islamistes d’Ennahdha ont fini par plier. Jeudi matin, après une nouvelle séance de pourparlers entre Rached Ghannouchi, leader de la formation islamiste, et Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), les deux parties ont annoncé qu’elles étaient tombées d’accord sur l’initiative de la centrale syndicale pour sortir le pays du chaos.
La proposition de sortie de crise formulée par l’UGTT prévoit, entre autres, la mise en place d’un gouvernement apolitique et le maintien de l’Assemblée nationale constituante (ANC).
"Le mouvement Ennahdha accepte la proposition du (syndicat) UGTT comme point de départ pour résoudre la crise politique dans le pays", a indiqué le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, à la sortie de son entretien avec Houcine Abassi. "Le mouvement Ennahdha a accepté l’initiative de l’UGTT comme base pour le début du dialogue national", a pour sa part confirmé le dirigeant syndical.
D’après des sources proches du dossier contactées par Jeune Afrique, Rached Ghannouchi aurait accepté la formation d’un gouvernement de technocrates mais obtenu que ce nouveau cabinet soit dirigé par un membre d’Ennahdha. Le leader islamiste aurait également consenti à revenir sur les récentes nominations de différentes personnalités proches de son parti dans l’administration tunisienne. En échange, il aurait décroché la garantie que les responsables d’Ennahdha soupçonnés de corruption ou de détournements ne soient pas judiciairement inquiétés par le futur nouveau gouvernement.
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Benjamin Roger
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